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SUU FRiiROX. 187

travaillé à la critique odieuse du livre De l'Esprit d'IIelvétius, Bergier a fait celle de VAmi des hommes, et des Annales de l'abbé de Saint-Pierre. Poinsinet a loué sa Brisèis. Colardeau a déchiré Marmontel, et toujours sous le nom de Fréron. Berland a fait l'analyse de sa traduction du Prœdium. rusticum, du P. Vannière ; Bruix, celle de ses Pensées et Réflexions. Coste a parlé lui-même de son Voyafje d'Esparjnc^, et cet extrait a fait mettre Fréron à la Bastille. Ce^ Coste est un mauvais sujet de Bayonne qui a fait cent lettres de change à Paris, où il n'ose plus paraître. Il cou- chait avec la femme de Fréron, et faisait mettre de l'argent de ce même Fréron sur des corsaires : c'est le seul ami qu'ait eu Fréron. En voilà assez ; les autres actions de ce polisson sont assez publiques.

SUPPLÉMENTS

Les feuilles de Fréron furent encore suspendues pour avoir injurié grossièrement quelques personnes.

Autre suspension pour avoir fait paraître sa feuille sans qu'elle ait été vue par le censeur, lorsqu'il rendit compte du discours académique de M. d'AIerabert. Il avait éludé le censeur pour pouvoir plus librement exhaler sa rage contre cet acadé- micien.

Autre suspension à l'occasion des Lettres de son ami Coste, dont j'ai parlé plus haut. Dans l'extrait que Fréron fit de ses Lettres, il parla, avec une indécence digne de Bicêtre, de la nation espagnole; il n'alla qu'à la Bastille.

Vous demandez ce que c'est que son mariage avec sa nièce, et son procès avec sa sœur. Sa nièce est de Quimper-Corentin comme lui ; c'est la fille d'un huissier. Elle vint à Paris, il y a treize ou quatorze ans, et fut mise en qualité de servante chez la sœur de Fréron. Je l'ai vue balayer la rue devant la boutique de sa tante. Le mauvais traitement qu'elle recevait chez cette même tante engagea Fréron, qui demeurait avec sa sœur, à eu sortir, et à prendre avec lui, dans une chambre garnie, rue de Bussi, la

��1. Lettres sur le Voyarje d'Espagne, 1756, in-12.

2. Il faut savoir si ce La Coste est celui qui a été depuis condamné aux galères. (Ce n'est pas le même.) {Note de Voltaire.) — Cette note est dans l'édition de 1769. Ce qui est entre parenthèses fut ajouté dans l'édition de 1770. Coste, connu sous le nom de Coste d'Arnobat, est mort vers 1810. (B.)

3. Je ne sais si ce Supplément, et partie de la Xote qui le suit, existent dans les éditions de 17G1; mais ils sont dans l'édition de 1709. (B.j

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