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ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES. 511

toire de la première race, écrite d'après Cordemoi, la trouva meilleure que celle de Mézerai ; il lui rendit justice. Mais lors- qu'ensuite il lut la troisièuie race, il la trouva fort infidèle, et lui rendit plus de justice encore.

��XXXr SOTTISK DI-: XO.XOÏTE.

SLR LE CARDINAL DLPERRON, ET DES ÉTATS DE 1614.

Le iibelliste donne lieu d'examiner une question importante. Tous les Mémoires du temps portent que le cardinal Duperron s'opposa à la publication de la loi fondamentale de l'indépen- dance de la couronne ; qu'il fit supprimer l'arrêt du parlement qui confirmait cette loi naturelle et positive ; qu'il cabala, qu'il menaça ; qu'il dit publiquement que si un roi était arien ou maliométan, il faudrait bien le déposer.

i\on, il faudrait lui obéir, s'il avait le malheur d'être maho- métan, aussi bien que s'il était un saint chrétien. Les premiers chrétiens ne se révoltaient pas contre les empereurs païens ; quel droit aurions-nous de nous révolter contre notre souverain musul- man? Les Grecs, qui ont fait serment au padisha, ne seraient-ils pas criminels de violer ce serment? Ce qui serait un crime à Coustantinople ne serait pas assurément une vertu dans Paris. Et supposons, ce qui est impossible, que le roi à qui Duperron avait juré fidélité fût devenu musulman ; supposons que Duper- ron eut voulu le détrôner, Duperron eût mérité le dernier sup- plice.

On ne dira pas ici ce que le Iibelliste mérite ; mais, cette opi- nion, que l'Église peut déposer les rois, est de toutes les opinions la plus absurde et la plus punissable, et ceux qui les premiers ont osé la mettre au jour ont été des monstres ennemis du genre humain.

Le Iibelliste demande où l'on trouve les paroles de Duperron : où? dans tous les mémoires du temps recueillis par Le Vassor, dans ['Histoire chronologique du jésuite d'Avrignyï ; dans le procès- verbal imprimé de ces états ; partout, D'Avrigny surtout prend le parti du prêtre Duperron contre le parlement.

��1. Dans les premières éditions, après ces mots du jésuite d'Avriymj on lisait partout; et c'était la fin de l'article. Le texte actuel est de 1777.

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