Si celui qui poursuit feu M. Saurin jusque dans le tombeau savait que cet académicien a laissé une famille nombreuse, il serait sans doute affligé d’avoir porté le poignard dans le cœur des enfants en remuant les cendres du père. [1]
- ↑ Voltaire, dans l’édition qu’il donna en 1756, à Genève, de son Essai sur l’Histoire générale (devenu l’Essai sur les Mœurs, voyez l’Avertissement du tome XI), avait mis à la suite son Siècle de Louis XIV, qui faisait les chapitres clxv à ccxv. Ayant reçu, au commencement de 1757, un certificat de trois pasteurs de Lausanne, qui rendaient bon témoignage à la mémoire de Joseph Saurin ; impatient d’en faire usage, il fit faire des cartons pour ce qui restait en magasin des exemplaires, et ajouta, entre autres articles, celui de Joseph Saurin, qui était terminé par le certificat des pasteurs.
Un anonyme, que Voltaire nomme Lervèche (voyez sa lettre à Haller, du 13 février 1759), mécontent de cet article, fit insérer dans le Journal helvétique, d’octobre 1758, une Lettre, datée de Vevey, le 23 septembre 1758. Lervèche regarde comme supposée, ou du moins comme surprise, la déclaration des trois pasteurs.
C’est en réponse à Lervèche que Voltaire écrivit la Réfutation d’un écrit anonyme, etc., qui est du 15 novembre 1758, et fut imprimée dans le Journal helvétique de décembre, avec quelques réflexions des éditeurs, qui déclarèrent ne vouloir plus rien admettre à ce sujet dans leur journal.
Les adversaires de Voltaire ne pouvant plus rien imprimer dans le Journal helvétique n’en composèrent pas moins une Réponse à la Réfutation. On trouve cette Réponse, ainsi que la Lettre et la Réfutation, dans un volume intitulé Guerre littéraire, ou Choix de quelques pièces de M. de V***, 1759, in-12, dont beaucoup d’exemplaires portent le titre de Choix de quelques pièces polémique de M. de V***.
Voltaire reproduisit sa Réfutation dans le tome XIX des Nouveaux Mélanges, en 1775. Il l’avait retouchée. J’ai relevé les variantes les plus importantes. On