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REQUÊTE
AUX MAGNIFIQUES SEIGNEURS ET CURATEURS
DE L’ACADÉMIE DE LAUSANNE.



Étant informé que les professeurs de Lausanne croient devoir favoriser le sieur Darnay leur concitoyen, et Grasset l’imprimeur, je présente cette requête aux magnifiques seigneurs curateurs, et les supplie de me pardonner si elle n’est pas dans les formes que j’ignore.

1° Je déclare et proteste que dans ce libelle infâme[1] il n’y a, de toutes les choses qu’on m’impute, aucune pièce qui soit de moi, excepté ma déclaration[2] en faveur de la famille Saurin, qui m’a prié de prendre sa défense, et qui conjure très-humblement Leurs Excellences de daigner empêcher qu’on la couvre d’opprobre ; qu’on renouvelle encore dans des libelles anonymes des plaies faites depuis soixante et dix ans ; qu’on fasse valoir contre leur père une lettre à lui imputée, que la famille jure n’avoir jamais été écrite.

2° Les cent douze premières pages[3] de ce libelle sont tirées, à la vérité, de pièces anonymes ramassées dans d’anciens journaux de Hollande : je ne les avais jamais lus, et je suis aussi surpris qu’indigné qu’on m’impute dans ces fatras des opinions que je n’ai jamais professées. Ces cent douze pages sont pleines d’injures que je dois pardonner, mais que le bon ordre ne peut permettre. On imprime impunément en Hollande mille scandales que le sage gouvernement de Berne ne souffre pas.

3° La Défense de milord Bolingbroke n’est point de moi, mais d’un homme très-supérieur à moi, et à qui on doit du respect[4]

  1. C’est le volume dont il s’agit déjà dans le Mémoire qui précède.
  2. C’est la Réfutation d’un écrit anonyme ; voyez page 79.
  3. Les cxi premières pages de la Guerre littéraire contiennent trois lettres de Boullier ; voyez, tome XXII, page 82, la fin de l’Avertissement de Beuchot en tête des Lettres philosophiques.
  4. Voltaire veut faire entendre qu’elle est du roi de Prusse.