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DIALOGUE

��DU DOUTEUR ET DE L'ADORATEUR

PAR M. L'ABBÉ DE TILLADET^.

��LE DOUTEUR.

Comment me prouverez-vous l'existence de Dieu ?

l'adorateur. Comme on prouve l'existence du soleil, en ouvrant les yeux.

LE DOUTEUR.

Vous croyez donc aux causes finales ? l'adorateur.

Je crois une cause admirahle quand je vois des effets admi- rables. Dieu me garde de ressembler à ce fou ' qui disait qu'une horloge ne prouve point un horloger, qu'une maison ne prouve point un architecte, et qu'on ne pouvait démontrer l'existence de Dieu que par une formule d'algèbre, encore était-elle erronée !

LE DOUTEUR.

Quelle est votre religion ?

l'adorateur.

C'est non-seulement celle de Socrate, qui se moquait des fables des Grecs, mais celle de Jésus, qui confondait les pha- risiens.

LE DOUTEUR.

Si vous êtes de la religion de Jésus, pourquoi n'êtes-vous pas

1. Le Recueil nécessaire (voyez la note 1 de la page 125) contient aussi ce dia- logue, qui peut être de 1763 ou 1764. (B.)

2. Publiant ce dialogue en 1763, et le commentaire sur Malebranche en 1772, sous le nom de l'abbé de Tilladet, Voltaire n'avait pas à craindre de lui attirer des persécutions, car Jean-Marie de La Marque, abbé de Tilladet, était mort dès 1715. (B.)

3. Maupertuis. Voyez la Diatribe du docteur Akakia, tome XXHI, pages 560 et 566.

25. — MÉLANGES. IV. 9

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