Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome25.djvu/233

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RÉPONSE

A UN ACADÉMICIEN'

��Vous me reprochez, monsieur, de n'avoir pas assez étendu ma critique, dans mes Commentaires, sur plusieurs vers de Cor- neille ; vous voudriez que j'eusse examiné plus sévèrement les fautes contre la langue et contre le goût ; vous blâmez ces vers-ci dans Pompée - :

Qu'il eût voulu souffrir qu'un bonheur de mes armes Eût vaincu ses soupçons, dissipé ses alarmes. Prenez donc en ces lieux liberté tout entière.

J'avoue que je devais remarquer les deux premiers vers, qu'un bonheur des armes ne peut se dire, et qiCun bonheur des armes qui eût vaincu des soupçons n'est pas tolérable ; mais il y a tant de fautes de cette espèce que j'ai craint de charger trop les Commentaires. J'ai laissé quelquefois au lecteur le soin d'observer par lui-même les beautés et les défauts.

Prenez donc en ces lieux liberté tout entière,

ne me parait point un vers assez défectueux pour en faire une note. Vous avez trouvé trop de déclamation, trop de répétitions dans le rôle de Cornélie. Il me semble que je l'indique assez. Je ne puis blâmer avec la même rigueur que vous ce que

��1. Cette Réponse fut, avec une pagination particulière, mise à la fin du tome second de l'édition de 1764 des OEuvres de Corneille avec commentaires, et sous le titre de Supplément au tome second. Dans l'édition de 1774, ce morceau a été placé à la page 566 du tome P'. ( B.)

2. Acte III, scène iv. {Note de Voltaire.)

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