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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome25.djvu/295

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DU CARDINAL DE RICHELIEU. 285

l'hôtel de Richelieu que le Testament politique était du cardinal de Richelieu, avec ce qu'avance M, de Voltaire, qu'ayant fait de- mander chez tous les héritiers du cardinal si on avait quelque notion que le manuscrit du testament ait jamais été dans leur maison, on répondit unanimement que personne n'en avait eu la moindre connaissance avant l'impression. »

RÉPONSE.

Rien n'est plus aisé à concilier. M. de Voltaire chercha ce manuscrit dans l'hôtel de Richelieu ; il ne l'y trouva pas, et les dépositaires des archives lui dirent qu'ils ne l'avaient jamais vu. En effet, le seul exemplaire manuscrit qui avait été chez M"'*' la duchesse d'Aiguillon, seconde du nom, comme il était dans trente autres hihliothèques de Paris, fut transféré, en 1705, avec d'autres papiers du cardinal, au dépôt des affaires étran- gères. Nous verrons en son lieu de quelle autorité est ce ma- nuscrit.

RÉFLEXION.

D'où venait l'édition du prétendu Testament politique imprimé en 1688? Pourquoi l'éditeur ne cite-t-il pas ses garants, ses auto- rités ? D'où a-t-il reçu ce manuscrit? C'est une pièce si impor- tante par le nom du respectable auteur à qui on l'attribue, par le monarque auquel elle est adressée, par le sujet qu'elle annonce, que l'éditeur est indispensablement obligé de dire et de prouver comment un écrit de cette nature était tombé entre ses mains ; il ne l'a pas fait : on ne lui doit donc nulle créance, comme on l'a déjà dit^

Il n'en est pas de même, ce me semble, des mémoires du car- dinal de Retz-, de Talon, de Montchal, de Laporte, Personne n'a douté des auteurs de ces mémoires; au lieu qu'une foule de sa- vants critiques a toujours nié que le Testament politique fût de l'illustre cardinal de Richelieu. Ce testament est bien autrement important que tous les mémoires dont nous parlons.

1. Tome XXIII, page 445.

2. Le P. de Tournemine, jésuite, s'avisa de dire, par une figure de rhéto- rique, dans le Journal de Trévoux, qu'on devait croire charitablement que les Mémoires du cardinal de Retz, archevêque de Paris, n'étaient pas de lui, parce qu'il ne sied pas à un archevêque de parler de ses galanteries et de ses complots séditieux; mais il n'insista jamais sur ce paradoxe, qui n'était qu'un jeu d'es- prit. {Note de Voltaire.) — Cette note de l'édition originale n'a pas été conservée dans les éditions suivantes. Je la rétablis en 1831. (B.)

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