Le 26 septembre, une femme du peuple, nommée Ursule Gondalier, dépose qu’elle a entendu dire que le chevalier de La Barre, voyant une image de saint Nicolas en plâtre chez la sœur Marie, tourière du couvent, il demanda à cette tourière si elle avait acheté cette image pour avoir celle d’un homme chez elle.
Le nommé Bauvalet dépose que le chevalier de La Barre a proféré un mot impie en parlant de la vierge Marie.
Claude, dit Sélincourt[1], témoin unique, dépose que l’accusé lui a dit que les commandements de Dieu ont été faits par des prêtres ; mais à la confrontation, l’accusé soutient que Sélincourt est un calomniateur, et qu’il n’a été question que des commandements de l’Église.
Le nommé Héquet, témoin unique, dépose que l’accusé lui a dit ne pouvoir comprendre comment on avait adoré un dieu de pâte. L’accusé, dans la confrontation, soutient qu’il a parlé des Égyptiens.
Nicolas Lavallée dépose qu’il a entendu chanter au chevalier de La Barre deux chansons libertines de corps de garde. L’accusé avoue qu’un jour, étant ivre, il les a chantées avec le sieur d’Étallonde sans savoir ce qu’il disait ; que dans cette chanson on appelle, à la vérité, sainte Marie-Magdeleine putain, mais qu’avant sa conversion elle avait mené une vie débordée : il est convenu d’avoir récité l’Ode à Priape du sieur Piron.
Le nommé Héquet dépose encore, dans une addition, qu’il a vu le chevalier de La Barre faire une petite génuflexion devant les livres intitulés Thérèse philosophe, la Tourière des carmélites, et le Portier des chartreux. Il ne désigne aucun autre livre, mais au récolement et à la confrontation il dit qu’il n’est pas sûr que ce fût le chevalier de La Barre qui fit ces génuflexions.
Le nommé Lacour dépose qu’il a entendu dire à l’accusé au nom du c.., au lieu de dire au nom du Père, etc. Le chevalier, dans son interrogatoire sur la sellette, a nié ce fait.
Le nommé Pétignot dépose qu’il a entendu l’accusé réciter les litanies du c[2], telles à peu près qu’on les trouve dans Rabelais, et que je n’ose rapporter ici. L’accusé le nie dans son interro-
- ↑ Dans une première édition on lit :
« Claude, dit Lacour, témoin unique, dépose qu’il a entendu dire au chevalier de La Barre qu’il avait connu un paysan qui s’appelait Bon-Dieu, et qu’il n’en était pas moins un j… f……
Le 28 septembre, le nommé Sélincourt, etc. » (B.)
- ↑ Pantagruel, livre III, chapitre xxvi.