Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome28.djvu/411

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TRÈS-HUMBLES ET TRÈS-RESPECTUEUSES

REMONTRANCES

DU GRENIER A SEL».

��Sire,

Toutes les cours du royaume ont porté au pied de votre trône le cri de la magistrature et les alarmes de la nation. Nous atten- dions, dans un respectueux silence, l'effet de leurs remontrances et de leurs supplications. Mais le prestige et l'illusion environnent encore Votre Majesté, et rien n'a pu i)ercer les nuages épais que les intérêts et les passions ont rassemblés autour de votre per- sonne sacrée. Cependant les fondements de la sûreté publique sont ébranlés, la constitution s'écroule, les propriétés sont en proie à des usurpations arbitraires; et déjà les avocats, les pro- cureurs et les huissiers, gémissent sur les débris de leurs for- tunes. Dans ces tristes extrémités, nous devons, comme Français et comme magistrats, réunir nos voix à la voix des cours, et remplir l'obligation solidaire imposée à tous les citoyens, de secourir la patrie et de l'arrêter sur le penchant de sa ruine. Un devoir plus particulier encore nous appelle à la défense des lois

��1. Les remontrances que luisaient les parlements au roi étaient toujours inti- tulées Très-humbles et très-respectueuses Remontrances, etc. La juridiction du grenier à sel jugeait les contestations relatives à la distribution du sel et aux di'oits de l'État. La cour des aides prononçait en appel.

Je n'ai aperçu, dans la Correspondance de Voltaire, aucune trace des Remon- trances du grenier à sel. Mais Wagnièrc (dans ses Mémoires, etc.,î, 32 dit que cette plaisanterie est de Voltaire. Elle doit être d'avril 1771; peu après parurent les Itératives Remontrances du grenier à sel de Paris, présentées par les juges du grenier eux-mêmes, in-S" de 4 pages, qui ne sont pas de Voltaire. (B.)

— Ceci est une parodie des remontrances que les parlements adressaient alors au roi. (C. A.)

28. — MÉLAKCiES. VIL 26

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