Il pouvait l’être ordinairement ; mais on n’est pas toujours justum et tenacem[1].
XLVII. — Il dit que le titre de roi de Jérusalem, après avoir passé ambitieusement dans plusieurs maisons, fait aujourd’hui partie des titres du roi catholique. Que veut-il dire par avoir passé ambitieusement dans diverses maisons ?
Cela n’avait pas besoin d’explication.
XLVIII. — Il dit d’une princesse qu’elle est peu honnête, fort voluptueuse, et encore plus maligne et vindicative. Et cette princesse, qu’il traite si injurieusement, est recherchée par plusieurs princes !
Voilà une preuve sans réplique ! J’ai peine à croire que le P. Daniel parlât sérieusement.
XLIX. — Le mal (la continence) dont il entend parler[2] est-il quelquefois assez violent pour faire mourir ?
Il y a apparence que le P. Daniel n’est jamais mort de continence.
L. — Il dit que les grands font facilement céder à leur intérêt, honneur, parenté, alliance et conscience. Les grands ne sont pas tous si absolument gouvernés par leur intérêt.
Le mot facilement était une restriction suffisante.
LI. — Il dit que l’empereur Frédéric II mourut peut-être étouffé ou empoisonné par Mainfroy, l’un de ses fils bâtards. Il ne compte pour rien d’accuser un fils d’avoir empoisonné son père.
Et surtout un bâtard ! Il faut rejeter bien loin cette idée.
LII. — Il dit qu’il faut que les rois de Sicile avouent qu’ils tiennent leurs droits d’un bâtard et d’un excommunié. Toujours des injures !
Le P. Daniel aurait couru plus vite sur un semblable fait, et ne l’eût pas présenté en mauvaise part.
LIII. — En parlant de la disgrâce de Pierre de La Brosse, favori du roi, il dit que c’est un vol public à un particulier de tenir et posséder seul celui qui appartient à tous ses peuples. Quel raisonnement !
En général, ces sortes de favoris font tort aux peuples.