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ACTE II, SCENK IV. 215
- 0n connaît pou l’amour, on rraint trop son amorce ;
- C’est sur nos [)assions qu’il a fondô sa l’orce :
- C’est nous ([ui. sous son nom, troul)lons notre repos ;
- II est t\ran du faillie, esclave du héros.
- Puisque je l’ai vaincu, puisque je le dédaigne,
- Sur le sang de nos rois souffrirez-vous qu’il règne ?
- Vos autres ennemis par vous sont abattus ;
- Et vous devez en tout rexem|)le des vertus.
LE DUC,
- Le sort en est jeté, je ferai tout pour elle :
- 11 faut bien à la fin désarmer la cruelle.
- Ses lois seront mes lois, son roi sera le mien :
- Je n’aurai de parti, de maître que le sien.
- Possesseur d’un trésor où s’attache ma vie,
- Vvec mes ennemis je me réconcilie.
- Je lirai dans ses yeux mon sort et mon devoir.
- Mon cœur est enivré de cet heureux espoir.
.le n’ai point de rival, j’avais tort de me plaindre ; Si tu n’es point aimé, quel mortel ai-je à craindre ? Qui pourrait, dans ma cour, avoir poussé l’orgueil .lusqu’à laisser vers elle échapi)er un coup d’œil ?
- Enfin plus de prétexte à ses refus injustes ;
- Raison, gloire, intérêt, et tous ces droits augustes
- Des princes de mon sang et de mes souverains,
- Sont des liens sacrés resserrés par ses mains.
- Du roi, puisqu’il le faut, soutenons la couronne ;
- La vertu le conseille, et la beauté l’ordonne.
- Je veux entre tes mains, dans ce fortuné jour,
- Sceller tous les serments que je fais à l’amour.
- Quant i\ mes intérêts, que toi seul en décide.
LISOIS.
- Souffrez donc près du roi que mon zèle me guide.
- Peut-être il eût fallu que ce grand changement
- Ne fût dû qu’au héros, et non pas à l’amant ;
- Mais si d’un si grand cœur une femme dispose,
- L’effet en est trop beau pour en blâmer la cause ;
- Et mon cœur, tout rempli de cet heureux retour,
- Bénit votre faiblesse, et rend grâce à l’amour.