Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/262

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un autre titre[1], et avec d’autres noms de personnages. On ne soupçonna point que Voltaire en fût l’auteur anonyme : cela n’est pas surprenant ; mais ce qui paraît singulier, c’est que cette pièce fut jouée et imprimée dans la même année à Vienne en Autriche. Écrite d’abord avec une certaine liberté que le genre, le sujet, et la circonstance d’un pareil amusement comportaient, elle dut, en paraissant à Vienne, éprouver quelques modifications. On la mit en deux actes, avec un nouveau dénouement. Les noms des personnages y furent probablement ceux qui avaient été substitués aux anciens, sur le théâtre de la Comédie italienne, à Paris. Le comte de Boursoufle s’y trouve changé en comte de Fatenville ; le baron de la Cochonnière, Thérèse, Malaudin, Pasquin, madame Barbe, etc., sont remplacés par le baron de la Canardière, Gotton, Trigaudin, Merlin, madame Michelle, etc. Il est probable que les motifs des changements faits à la pièce, en 1761, étaient, non-seulement de la rendre moins libre, mais encore d’éloigner l’idée ou le souvenir de l’ancien Comte de Boursoufle et de son auteur.

Cette comédie paraît ici telle que l’auteur l’avait faite pour Cirey, mais avec le titre, les personnages, et quelques légères corrections de détail, tirés d’une seconde édition donnée à Vienne en 1765.





    trouva, sous le no 1042, un manuscrit contenant deux pièces en trois actes, Monsieur du Cap-Vert et le Comte de Boursoufle. C’est d’après ce manuscrit que M. A.-A. Renouard donna, en 1819, dans le tome VII de son édition des Œuvres de Voltaire, le Comte de Boursoufle en trois actes, qui, sauf les scènes de plus, n’est autre que l’Échange.

    Feu Decroix, ayant aussi un manuscrit de la pièce, crut devoir rétablir le titre que j’ai conservé.

    Voilà donc deux pièces en trois actes dans lesquelles figure un comte de Boursoufle. Mais il y avait encore un Petit Boursoufle en un acte. Le manuscrit, inscrit au catalogue Pont-de-Veyle sous le no 1216, paraît perdu, comme je l’ai dit dans ma note précédente.

    Lorsqu’en 1826 le gouvernement présenta un projet de loi pour le rétablissement du droit d’aînesse, on réimprima le Comte de Boursoufle ou les Agréments du droit d’aînesse, comédie de Voltaire, in-32. Des exemplaires sans millésime, portant l’adresse de M. Jules Renouard, ont une couverture sur laquelle on lit : Le Comte de Boursoufle ou l’Avantage d’être l’aîné, comédie par feu M. de Voltaire. Des exemplaires avec millésime portent l’adresse de M. Touquet, et la couverture a le même intitulé que le frontispice. (B.)

    Il y a quelques années, on représenta sur le théâtre de l’Odéon le Comte de Boursoufle, et l’on annonça au public que c’était une comédie inédite de Voltaire !

  1. Fréron rend compte de la représentation dans l’Année littéraire, 1761, t. IV, pages 73-85. (B.)