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ACTE IV, SCÈN1- : nr. 29

SCÈNE III.

SA.MSON, DALILA.

SA.MSO\.

Jai sauvé les Hébreux par l’effort de mon bras,

Et vous sauvez par vos appas

Votre peuple et votre roi même : C’est pour vous mériter que j’accorde la paix.

Le roi m’offre son diadème, Et je ne veux que vous pour prix de mes bienfaits.

DALILA.

Tout vous craint en ces lieux ; on s’empresse à vous plaire.

Vous régnez sur vos ennemis ; Mais de tous les sujets (|ue vous venez de faire,

Mon cœur vous est le plus soumis,

SAMSON ET DALILA, ensemble.

N’écoutons plus le bruit des armes ; Myrte amoureux, croissez près des lauriers ; L’amour est le prix des guerriers, Et la gloire en a plus de cliarmes.

SAMSON.

L’hymen doit nous unir par des nœuds éternels.

Que tardez-vous encore ? Venez, qu’un pur amour vous amène aux autels Du dieu des combats que j’adore.

DALILA.

Ah ! formons ces doux nœuds au temple de Vénus.

SAMSON.

Non, son culte est impie, et ma loi le condamne ; Non, je ne puis entrer dans ce temple profane.

DALILA.

Si vous m’aimez il ne l’est plus. Arrêtez, regardez cette aimable demeure.

C’est le temple de l’univers ; Tous les mortels, à tout âge, à toute heure,

Y viennent demander des fers. Arrêtez, regardez cette aimable demeure,

C’est le temple de l’univers.