Rien ne doit m’affliger, et je suis fort content.
Et moi, je te soutiens qu’il n’en est rien.
Comment ?
Ton cœur est ulcéré par un mal incurable ;
Il est jaloux, te dis-je, et jaloux comme un diable.
Est-il possible ?
Eh oui ; je le vois dans tes yeux :
Car n’es-tu pas déjà de madame amoureux ?
Eh, mon Dieu, point du tout. Moi ! je n’ai, de ma vie.
Osé penser, mon oncle, à semblable folie.
Tu l'es, mon cher enfant.
Je n’en savais donc rien.
Amoureux comme un fou ; je m’y connais fort bien.
Oh, oh ! vous le croyez ?
La chose est assez claire.
Quoi ! ne serais-tu pas très-aise de lui plaire ?
Très-aise assurément.
Si ton heureux destin
Te faisait parvenir jusqu’à baiser sa main,
N’est-il pas vrai, mon cher, que tu serais en proie
A de tendres désirs, à des transports de joie ?
Oui, j’en conviens, mon oncle.
Et si cette beauté
Daignait pour ta personne avoir quelque bonté !
Quel conte faites-vous !