Madame…
Absolument je veux l'entretenir.
Non, madame, jamais il n’osera venir.
Ah ! que me dis-tu là ? Tu le croirais coupable !
Sans doute, je le crois : de tout il est capable.
Il n’est point imprudent, il connaît son devoir.
Il a tous les dcMauts que l’on saurait avoir.
Je lui dirai son fait vertement, je vous jure.
Ariston m’exposer à pareille aventure !
Lui, mon intime ami ! non, je n’y conçois rien :
Il est trop raisonnable, et trop homme de bien,
Il ne l’est point du tout.
Mais vous pourriez m’instruire
Mieux qu’un autre, monsieur, de ce que j’entends dire.
Moi ?
Vous. Votre neveu perd-il le sens commun ?
Que prétend donc de moi ce petit importun,
En me suivant partout, en me faisant cortège,
Cent fois m’affadissant de phrases de collège ?
Il me soutient à moi qu’il a vu, lu, tenu,
Un billet de ma main qu’Ariston a reçu.
Enfin, si je l’en crois, mes lettres sont publiques.
Et je serai bientôt l’entretien des critiques [1].
Si ce n’est que cela, calmez votre douleur ;
- ↑ Des lettres de la marquise étaient en effet publiques. Thiériot, par exemple, montrait celles qu’elle lui écrivait, et les réponses qu’il y faisait. Voyez la Correspondance à cette époque. (G. A.)