Je suis embarrassé, je serai découvert ;
Ariston saura tout ; s’il paraît, il me perd…
Quel que soit le danger, il faut que je m’en tire.
Scène III.
LAURE, NICODON.
Ah ! voici mon ingrat, il se trouble, il soupire.
Sentirait-il son tort ?
Il est vrai, cette fois
Je fus un grand benêt, et je m’en aperçois.
Dis que tu l’es, mon cher, et la chose est plus sûre.
Hélas ! comme dans moi pâtissait la nature !
Quel maudit embarras ! quel excès de tourment !
Et qu’il m’en a coûté pour être impertinent !
Très-peu… Mais qu’as-tu donc qui gêne ainsi ton âme ?
J’ai… que je n’aimerai jamais de grande dame.
Vraiment, je le crois bien. C’est moi seule en effet
Qu’il te convient d’aimer : c’est moi qui suis ton fait.
Hélas ! elle a raison, car elle est jeune et belle.
Elle est à mon niveau, je suis libre avec elle ;
L’autre force au respect par son air imposant.
Et me fait d’un coup d’œil rentrer dans mon néant.
Traître, quelle est cette autre ?
Eh ! c’est madame Hortense.
Miséricorde ! quoi ! vous auriez l’impudence,