Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/56

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46 TANIS EY ZÉLIDE.

Depuis qu’ils ont \vrs(\ le sang de votre père, Il s’éleva contre eux, il défendit vos droits. Il a conduit vos ])as : il vous aime ; il espère Vous mériter par ses exploits.

ZÉLIDE.

Ma 11 » ré tous ses elForts, errante, poursuivie. Je périssais près de ces lieux ;

Lui-même allait tomber sous un joug odieux.

Nous devons à ïanis la liberté, la vie.

Que Tanis est grand là mes yeux !

PAN OPE.

L’estime et la reconnaissance Sont le juste prix des bienfaits ; Mais de simples ])ergers pourront-ils à jamais Des tyrans de Mempliis braver la violence ? Votre trône est tombé ; vous n’avez plus d’amis. Quelle est encor votre espérance ?

ZÉLIDE.

Au seul bras de Tanis je dois ma délivi^ance. J’espère tout du généreux Tanis.

SCÈNE II.

ZÉLIDE, PANOPE ; les bercer s, armés de lances, entrent avec les bergères, qui portent des houlettes et des instruments de musique champêtre.

CHOEUR DES BERGERS.

Demeurez, régnez sur nos rivages ; Connaissez la paix et les beaux jours. La nature a mis dans nos bocages Les vrais biens ignorés dans les cours.

UNE BERGÈRE,

Sans éclat et sans envie, Satisfaits de notre sort. Nous jouissons de la vie ; Nous ne craignons point la mort. L’innocence et le courage. L’amitié, le tendre amour. Sont la gloire et l’avantage De ce fortuné séjour.

(Danses.)