Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/296

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On nous pardonnera de n’avoir pas eu pour l’hyperbolique romancier Joseph, et pour les livres apocryphes, le même respect que pour les volumes sacrés. Quand nous avons rapporté sincérement les objections des critiques sur quelques endroits de la sainte écriture, nous les avons réfutées par notre soumission à l’église ; mais quand le transfuge juif, le flatteur de Vespasien parle, nous ne lui devons pas le sacrifice de notre raison. Nous allons maintenant voir qui était cet Hérode roi de Judée par la grace du peuple romain, très différent en tout du peuple juif.


NOUVEAU TESTAMENT.

D’HERODE.


Quelques ténebres que la science des commentateurs ait répandues sur l’origine d’Hérode, il est clair qu’il n’était pas juif ; et cela suffit pour faire voir que les romains distribuaient des couronnes à leur gré comme Alexandre avait donné celle de Sidon au jardinier Abdalonyme. Tous ceux qui s’intéressent aux événements de son regne, conviennent que sa famille était iduméenne. Elle est très ancienne dans le sens que tous les hommes sont de la race de Noé, et que les iduméens descendaient d’ésaü. Hérode recouvra son droit d’ainesse dont ésaü s’était dépouillé, et traita durement la maison de Jacob. Mais dans le sens ordinaire sa famille était de la lie du genre humain. Son grand pere Antipas fut, selon Eusebe, un pauvre payen, et sacristain d’un temple d’Ascalon. Fait esclave dans sa jeunesse par des voleurs iduméens, son fils Antipater, esclave comme lui, sut plaire au brigand Arétas, chef des arabes nabatéens, qui étaient venus pour piller Jérusalem, et que Pompée renvoya dans leurs déserts. Antipater quitta le service des arabes pour celui des romains. Il devint leur munitionaire, et fit une grande fortune dans les vivres. Voilà l’unique origine de la grandeur de sa maison. Il était riche ; et tous les juifs de