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PENSÉES
REMARQUES, ET OBSERVATIONS
DE VOLTAIRE[1].

Inscription pour une estampe représentant des gueux : Rex fecit.

Un médecin croit d’abord à toute la médecine ; un théologien, à toute sa philosophie. Deviennent-ils savants, ils ne croient plus rien ; mais les malades croient, et meurent trompés.

Celui qui a dit qu’il était le très-humble et le très-obéissant serviteur de l’occasion a peint la nature humaine.

Aujourd’hui, 23 juin 1754, dom Calmet, abbé de Sénones, m’a demandé des nouvelles ; je lui ai dit que la fille de Mme de Pompadour était morte. Qu’est-ce que madame de Pompadour ? a-t-il répondu. Felix errore suo.

L’orgueil fait autant de bassesses que l’intérêt.

Un malheureux qui se croit célèbre est consolé.

  1. Il parut en 1802, dans les formats in-12 et in-8°, un volume intitulé Pensées, Remarques, et Observations de Voltaire ; ouvrage posthume. Il me sembla que Voltaire devait être l’auteur d’une partie de ce volume ; mais qu’on pouvait avoir des doutes sur beaucoup d’articles. Ce fut en ces termes que j’en parlai à Laharpe, que j’étais allé voir dans son exil à Corbeil, et qui, quelques jours après (le 17 juin 1802), m’écrivit : « Je suis absolument de votre avis sur ces informes et misérables rapsodies que l’on nomme Tablettes de Voltaire. »

    M. A.-A. Renouard a le premier, en 1821, admis dans les Œuvres de Voltaire (tome XLIII de son édition) un choix fait par lui de ces Pensées, et c’est ce choix que je reproduis aujourd’hui, comme l’ont fait mes prédécesseurs. (B.)