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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/203

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ACTE II, SCÈNE VI.


par elles-mêmes, n’en ont aucune. Arioste, tout fécond qu’il était, avait appris cet art d’Homère ; il est vrai que son Alcine est prodigieusement supérieure à la Circé de l’Odyssée ; mais enfin Homère est le premier qui paraît avoir imaginé des préservatifs contre le pouvoir de la magie, et qui par là mit quelque raison dans des choses qui n’en avaient pas.


Scène III.


Vers 5. Et le sacré respect de ma condition
  En a-t-il arraché quelque soumission?

Il est bien ici question du sacré respect qu’on doit à la condition de ce Créon, qui, d’ailleurs, joue dans cette pièce un rôle trop froid !


Scène IV.


Vers 3. Nous n’avons désormais que craindre de sa part.

Nous n’avons que craindre est un barbarisme. Cette pièce en a beaucoup ; mais, encore une fois, c’est la première de Corneille.

Vers 25. Je voudrois pour tout autre un peu de raillerie:
  Un vieillard amoureux mérite qu’on en rie.

Ces vers montrent qu’en effet on mêlait alors le comique au tragique. Ce mauvait goût était établi dans presque toute l’Europe, comme on le remarque ailleurs[1].


Scène V.


Vers 24. La robe de Médée a donné dans mes yeux.

La robe de Médée, qui a donné dans les yeux de Creuse, et la description de cette robe, ne seraient pas souffertes aujourd’hui ; et la réponse de Jason n’est pas moins petite que la demande.


Scène VI.


Vers 23. Souvent je ne sais quoi, qu’on ne peut exprimer,
  Nous surprend, nous emporte, et nous force d’aimer.
  1. Voyez page 185, et les Remarques sur Rodogune, acte II, scène Ire.
31. — Comm. sur Corneille. I.
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