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232 REMARQUES SUR LE CID.

��SCENE III.

Vers 8. La inoilié de ma vie a mis l'aulre au lumbeau.

La mitad de mi vida lia mucrlo la otra milad.

Scudéri trouvait là trois moitiés. Cette affectation, cette apo- strophe à ses yeux ont ])aru à tous les critiques une puérilité dont on ne trouve aucun exemple dans le théâtre grec,

Et ce n'est point ainsi (iue parle la naturel

Par quel art cependant ces vers touchent-ils? N'est-ce point que la moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau porte dans l'âme une idée attendrissante qui subsiste encore malgré les vers qui suivent?

Vers 9. Et m'oblige à venger, après ce coup funeste, etc.

Si al vengar

De mi vida la una parte

Sin las dos lie de quedar.

Vers 11. iieposez-vous, madame. Descansa.

Dcscansa n'est-il pas un mot plus énergique et plus noble que reposez-vous, madame? Le mot de reposer est un peu de la comédie, et ne peut guère être adressé qu'à une personne fatiguée. Dans la tragédie, on peut proposer le repos à un conquérant, pourvu que cette idée soit ennoblie.

Vers 13. Par où sera jamais mon âme satisfaite,

Si je pleure ma perte et la main qui l'a faite - ?

Que consuelo lie de tomar?

Vers 17. Il vous prive d'un père, et vous l'aimez encore!

Siem|)re quieros ;i Rodrigo? Que mata ô tu padre mira.

��1. Molière, Misantltropg, acte I, scène ii.

2. Dans l'édition de 'luG4, on lit:

Par où sera jamais ma douleur apaisée, Si je ne puis haïr celui qui l'a causée?

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