578 RK.MAROUES SUR RODOGUNE.
Vers 4. Elle fait, niiiis en l'arlhc, en nous porraiil le cœur.
Ce vers a toujours été regardé comme un jeu d'cspril, (|iii diminue l'horreur de la situation. On dit que les Parthos lan- çaient des flèches en fuyant; mais ce n'est pas parce (jue lîodo- giine son ([H'elle afflige ces princes, c'est parce qu'elle leur a fait Muparavant une proposition affreuse qui n'a rien de commun avec la manière dont les Parthes combattaient.
Vers 7. Plaignons-nous sans blasplième.
Ne croirait-on pas entendre un héros de roman (lui traite sa maîtresse de divinité?
Vers 1 0. 11 faut plus de respect pour celle qu'on adore.
Peut-on employer ces idées et ces expressions de roman dans un moment si terrible? Il n'y a rien de si plat et de si mauvais que ce vers.
Vers 1 1. C'est ou d'elle ou du trône être ardemment épris Que vouloir ou l'aimer ou régner à ce prix.
On ne sait, par la construction, si c'est au prix du sang de sa mère.
Vers 13. C'est et d'elle et de lui tenir bien peu de compte...
Lui se rapporte au trône; mais on ne se sert point de ce pro- nom pour les choses inanimées. Ces vers jettent de l'obscurité dans le dialogue : tenir bien peu de compte /l'un trûne, termes d'une prose rampante.
Vers 14. Que faire une révolte et si pleine et si prompte.
Faire une révolte contre une femme qui a imaginé quelque chose de si noir! Cette expression ne serait pas pardonnée à Céladon ; faire une révolte n'est pas français.
Vers 17. La révolte, mon frère, est bien précipitée...
La révolte, trois fois répétée, rebute trois fois dans une telle circonstance ; on voit que cette idée de traiter de souveraine et de divinité une maîtresse qui exige un parricide est indigne, non-seulement d'un héros, mais de tout honnête homme.
Non-seulement cet amour romanesque est froid et ridicule, mais cette dissertation sur le respect et l'obéissance qu'on doit à l'objet aimé, quand cet objet aimé ordonne de sang-froid un parricide, est peut-être ce qu'il y a de plus mauvais au théâtre, aux yeux des connaisseurs.
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