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220 REMARQUES SUR SERTORIUS.

Vers 141. Elle en prendra pour vous une haine où j'aspire, etc.

Prendre une haine, aspirera une haine! un orgueil endurci! et c'est par là qu'on veut Varreter ici!

Vers I 48. Mais nos Romains, madame, aiment tous leur patrie; Et de tous leurs travaux l'unique et doux espoir, C'est de vaincre bientôt assez pour la revoir.

Vaincre assez pour revoir Rome !

Vers 161. La perte de Sylla n'est pas ce que je veux;

Rome attire encor moins la fierté de mes vœux, etc.

Attirer la fierté îles vœux, c'est encore- une de ces expressions impropres et sans justesse. Un hymen qui ne peut trouver d'amorce au milieu d'une ville! de* attraits où l'on n'est roi qu'un an!

Quand on examine de près cette foule innombrable de fautes, on est effrayé.

Vers 180. Vous savez que l'amour n'est pas ce qui me presse.

Xous avons déjà remarqué ce vers. Voyez le commencement de cette scène.

SCÈNE III.

Vers 1. Dieux ! qui peut faire ainsi disparoître la reine? etc.

Cette scène paraît encore moins digne de la tragédie que les précédentes. Pcrpenna et Sertorius ne s'entendent point ; l'un dit : Je parlais de Sylla; l'autre : Je parlais de la reine. Ces petites méprises ne sont permises que dans la comédie. Il est vrai que cette scène est toute comique : Quelque chose qui le gêne; savez-vous ce qu'on dit! l'aves-vous mis fort loin un delà de lu porte? je me suis dispensé de le mener plus loin; nous n'avons rira conclu, mais ce n'est pas mu faute. Si je m'en trouvais mal, mus ne seriez pas bien. Tout le reste est écrit de ce style.

Vers 29 Je vous demandois quel bruit fait par la ville

De Pompée et de moi l'entretien inutile.

Quel bruit fait par la ville est du style de la comédie, comme on lèsent assez ; mais ce que Sertorius fait trop sentir, c'est qu'en effet la conférence qu'il a eue avec Pompée n'a rien produit dans la pièce. Ce n'est, comme on l'a déjà dit l , qu'une belle conver-

1. Ci-dessus, au début de la i re scène du III e acte.

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