Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/245

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ACTE I, SCÈNE II. ■>:ï-;

public était las de pièces qui roulaient sur une politique froide, mêlée de raisonnements sur l'amour et de compliments amou- reux, sans aucune passion véritable. On commençait aussi à s'a- percevoir qu'il fallait un autre style que celui dont les dernières pièces de Corneille sont écrites. Celui de Quinault était plus na- turel et moins obscur. Enfin ses pièces eurent un prodigieux succès, jusqu'à ce que YAndromaque de Racine les éclipsât toutes. Boileau commença à rendre YAstrate ridicule 1 en se moquant de l'anneau royal, qui, en effet, estime invention puérile; niais il faut convenir qu'il y a de très-belles scènes entre Sicliée et Astrate.

��ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

Vers 5 L'orgueil des Romains se promettait l'éclat

D'asservir par leur prise et vous et tout l'État.

L'éclat d'asservir vous et tout l'État par une prise, solécisme et barbarisme.

Vers 7. Syphax a dissipé par sa seule présence De leur ambition la plus Gère espérance.

La plus fière espérance d'une ambition, solécisme et barbarisme.

Vers 12. Il les range en bataille au milieu de la plaine; L'ennemi fait le même.

L'ennemi fait le même, barbarisme.

(Fin de la scène.) Vous voyez que l'exposition de la pièce est bien faite : on entre tout d'un coup en matière ; on est occupé de grands objets. Les fautes de style, comme se promettre l'éclat d'asservir vous et l'État, étaler des menaces, envoyer un trompette, une heure à conférer, sont des minuties, qu'il ne faut pas, à la vérité, négliger, mais qu'on ne doit pas reprendre sévèrement quand le beau est dominant.

SCË.\E II.

Vers 2. ... Vos vœux pour la paix n'ont pas votre âme entière. Des vœux qui n'ont pas une âme entière !

1 Satire III, vers 191.

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