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REMARQUES

SUR PULCHÉRIE

TRAGÉDIE REPRÉSENTÉE EN 1672.

��PRÉFACE DU COMMENTATEUR.

Pulchérie était une fille de l'empereur Arcadius et de l'impé- ratrice Eudoxie. Elle avait toute l'ambition de sa mère. Corneille dit, dans son Avis au lecteur, que ses talents étaient merveilleux, et que, dès l'âge de quinze ans, elle empiéta F empire sur son frère. Il est vrai que ce frère, Théodose II, était un homme très-faible, qui fut longtemps gouverné par cette sœur impérieuse, plus capable d'intrigues que d'affaires, plus occupée de soutenir son crédit que de défendre l'empire, et n'ayant pour ministres que des esclaves sans courage.

Aussi ce fut de son temps que les peuples du Nord ravagè- rent l'empire romain. Cette princesse, après la mort de Théodose le Jeune, épousa un vieux militaire, aussi peu fait pour gou- verner que Théodose ; elle en fit son premier domestique, sous le nom d'empereur. C'était un homme qui n'avait su se conduire ni dans la guerre ni dans la paix. Il avait été longtemps pri- sonnier de Genseric ; et, quand il fut sur le trône, il ne se mêla que des querelles des Eutychiens et des Nestoriens. On sent un mouvement d'indignation quand on lit, dans la continuation de l'Histoire romaine de Laurent Échard 1 , le puéril et honteux éloge de Pulchérie et de Martian. « Pulchérie (dit l'auteur), dont les vertus avaient mérité la confiance de tout l'empire, offrit la cou- ronne à Martian, pourvu qu'il voulût l'épouser et qu'il la laissa 1 fidèle à son vœu de virginité. »

1. Cette continuation est de l'abbé Guyon; mais l'abbé Desfontaines y a aussi travaillé, et c'est pourquoi Voltaire en parle. (G. A.)

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