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ACTE II, SCÈNE II.

absolument nécessaire que les phrases soient toujours claires, et Eudoxe ne s'explique pas assez nettement.

Vers 37. On diroit tout cela si, par quoique imprudence, Il m'etoit échappé d'en faire confidence ; Mais, pour toute nouvelle, on dit qu'il est vivant.

Toutes ces manières de parler sont d'une familiarité qui n'est nullement convenable à la tragédie.

Vers 40. Aucun n'ose pousser l'histoire plus avant.

Comme ce sont pour tous des routes inconnues....

Expressions de comédie. Un tel syle est trop rebutant.

Vers 42. Il semble à quelques-uns qu'il doit tomber des nues ; Et j'en sais tel qui croit, dans sa simplicité, Que pour punir Phocas Dieu l'a ressuscite.

Ces trois derniers vers sont trop comiques ; ce qui précède est une explication de l'avant-scène. Cette explication devait appartenir naturellement au premier acte; on n'aime point à être si longtemps en suspens : cette incertitude du spectateur nuit même toujours à l'intérêt. On ne peut être ému des choses qu'on n'a pas bien conçues, et si l'esprit se plaît à deviner l'intrigue, le cœur n'est pas touché. Que pour punir Phocas, Dieu l'a ressuscité : voilà où il fallait une métaphore, un tour noble qui sauvât ce ridicule.

SCÈNE II.

Vers I .Madame, il n'est plus temps de taire

D'un si profond secret le dangereux mystère, etc.

Héraclius ne dit ici rien de nouveau à Léontine. Il ne s'est rien passé de nouveau depuis la première scène du premier acte; mais l'embarras commence à croître dès qu'Héraclius vont se déclarer. Il ne dit rien, à la vérité, de tragique ; il explique seu- lement l'embarras où est Phocas.

Vers 6 Il prend tout pour grossière imposture,

Et me connoît si peu que, pour la renverser,

A l'hymen qu'il souhaite il prétend me forcer.

On ne renverse point une imposture ; on la confond.

Vers 10. Je suis fils de Maurice, il m'en veut faire gendre, Et s'acquérir les droits d'un prince si chéri En me donnant moi-même à ma sœur pour mari.

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