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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/455

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14° Henri IV put trois premiers gentilshommes de la chambre comme son prédécesseur ; et ayant besoin d’économie, il réforma plusieurs officiers de sa maison ; il ne remplit les charges de gentilshommes ordinaires de sa chambre que de dix personnes, dont cinq eurent douze cents écus d’appointements, les autres eurent les gages ordinaires; ceux qui eurent douze cents écus furent le vicomte de Ganillac, du Martrey, Nancey, d’Elbène, Champigny. En 1600, le comte de Moret, Vilpion, Dugast, La- chenaie, Strozzi, n’avaient que six cent soixante-six écus, mais ils avaient des pensions d’ailleurs.

15° Après la mort de Henri IV on remplit les vingt-quatre charges aux appointements de deux mille écus. On trouve en 1611, MM. de La Chastre, d’Angennes, d’Aumale, de Marolles, de Saint-Odéol, Charles-Albert de Luynes, Honoré de Luynes, Léon de Luynes, La Chevallerie. Courtenay, de Marillac, de La Chesnaie, de Villegagnon, de La Brosse, de Montmélian, de Mesie, de Clermont, Tallard, de Biragues, d’Entragues, des Ursins, de Tavannes, de Thiange, d’Ambre, de Simiane, de Grignan.

16° Charles-Albert de Luynes, gentilhomme ordinaire, conserva cette charge dans le temps de sa faveur jusqu’à ce qu’il fut connétable, et alors il voulut que ceux qui seraient revêtus de cette dignité lui prêtassent serment, parce qu’ils étaient aides de camp nés du roi, et que tout homme employé dans le service militaire devait prêter serment entre les mains du connétable. Cependant ni Henri de Montmorency, ni Anne de Montmorency, ni le connétable de Bourbon, n’avaient exigé ce devoir, et tous les connétables avaient laissé les gentilstiommes ordinaires et chambellans de la chambre du roi jouir de la prérogative de prêter serment entre les mains de Sa Majesté ; et Louis XIII ne jugeant point ce différend, le serment ne fut prêté ni au roi ni au connétable ; ces officiers furent insensiblement dispensés de tout serment, de sorte qu’aujourd’hui ils sont les seuls officiers de la couronne qui n’en prêtent aucun; ils sont au nombre de vingt-cinq payés sur l’État.

17° Pendant la minorité de Louis XIV, la table du premier gentilhomme de la chambre et des gentilshommes ordinaires fut supprimée. Ceux-ci, par une ordonnance particulière de 1656, eurent celle du grand chambellan et ensuite celle du second grand maître.

Le roi Louis XIV les maintint toujours dans leurs privilèges, ils ont toujours servi d’aides de camp à ce monarque, et mangeaient à sa table, à l’armée, quand ils avaient fait des fonctions