SUPPLÉMENT AUX ŒUVRES EN PROSE. 457
��LE TRIUMVIRAT.
On vous chicanera sur le calcul
��ne sait aujourd'hui que ce style re -
cherché, ces plaisanteries fore
cette affectation d'esprit, admirés au que vous /ailes des beautés de Voi- (| . ( , 1(11> dans Voi(un% sont un modèle
ture, et on trouvera de la vanité de ri(il( . uU> qui ., gâté ceux même
dans le reste de la phrase. quij avoc plus d>esprit que Voilu|( .
voltaire. ont voulu l'imiter? Peut-on, quand
!,. ,,., i„ , • . _„ e on admire l'éloquence naturelle des
Je ne le vois pas. '
lettres de Pline ou de Cicéron, sup- porter les hyperboles de Balzac ou le badinage puéril de Voiture? Y a-t-il en effet beaucoup plus de vingl pages dans son livre dignes d'être lues, et quel autre intérêt ai-je pu avoir à parler que celui du bon goûl et de la vérité? le triumvirat. Il est singulier i qu'on m'ait fait
Singulier; plaisant est de la con- sérieusement un crime d'avoir intro- versation, et n'est pas noble 1 . duit dans un ouvrage de pur badi-
nage Apollon qui ordonne à Boileau de se réconcilier avec Quinault, et d'avoir dit :
��VOLTAIRE.
Bon.
��Que cet implacable critique Embrassait encore en grondant Ce facile et tendre lyrique, Qui lui pardonnait en riant.
On m'a reproché de m'être exprimé ainsi dans le même ouvrage :
Ce grand, ce sublime Corneille Qui plut bien moins à notre oreille Qu'à notre esprit, qu'il étonna, Ce Corneille qui crayonna L'âme d'Auguste, de Cinna, De Pompée et de Cornélie, etc.
Ne devait-on pas savoir que c'esl une allusion aux termes dont se serl Corneille dans ces beaux vers d'une épître à Louis XIV :
Ah ! si j'avais encor la main qui
[crayonna L'âme du grand Pompée et l'esprit
[de Cinna?
1. Voltaire, se conformant à l'avis du triumvirat, a substitue dans le texte singulier à plaisant.
�� �