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SUPPLÉMENT AUX OEUVRES EN PROSE. 59 "i

Fausses réputations : Bussy, Saint-Évremond.

« Comment a-t-il trouvé ma terre? disait Monseigneur en parlant du due de Biron, qui comptait en hériter. — Comme Ja terre promise. »

M mc de Maintcnon écrivait à M"" de Frontenac : « Je le renvoie toujours affligé et jamais désespéré. »

Le peuple reçoit la religion, les lois, comme la monnaie, sans l'examiner.

11 faut qu'il y ait des comédiens et des curés, comme des cui- siniers et des médecins.

L'art de la guerre est, comme celui de la médecine, meurtrier et conjectural.

La langue la plus parfaite est celle où il y a le moins d'arbi- traire : c'est comme dans le gouvernement.

Molière, Racine, Corneille, dans leurs pièces, enseignaient la France : ils disaient ce qu'on ne savait pas. Aujourd'hui, quel- que bien qu'on fasse, on ne dit que ce que nous savons.

Louis XIV, après Ramillies, au maréchal de Villeroi : « On n'est pas heureux à notre âge. »

M. Brion proposa de marier cent filles au mariage de M. le dauphin. « Ce serait là une belle fête, mais ce n'est pas l'usage », dit Bernage.

Cha-Abbas : « Point d'hôpitaux; il n'y aura personne dans mon royaume qui ait besoin d'y aller. »

Pour l'histoire.

Les Anglais qui n'ont pas voyagé croient que le roi de France est le maître des biens et de la vie de ses sujets, et qu'avec un tel est noire plaisir il ùte les rentes à un sujet pour les donner à un autre. 11 n'y a point de tel gouvernement sur la terre. Les lois sont observées, personne n'est opprimé. Un homme à qui un intendant ferait une injustice a droit de s'en plaindre au Conseil. On ne force personne à servir, comme en Angleterre ; et si les ministres abusent trop de leur pouvoir, le cri public leur est funeste.

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