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58 REMARQUES SUR HÉRACLIUS.

un'iii elle est inutile, ••Ile. nVsi pas vraisemblable, il D'est pas possible que Phocas se serve ici de la fille de Maurice, comme il emploierai! un confident sur lequel il compterail : il l'a menacée vingt fois de la mort; elle lui a parlé avec la plus grande horr reur el le plus profond mépris, el il l'envoie tranquillement pour surprendre lesecrel d'Héraclius. Lue telle disparate, un tel chan- gement dans le caractère devrail au moins être excusé, s'il peul l'être, par une exposition pathétique «lu trouble extrême où est Phocas, et qui le réduite implorer le secoursde Pulchérie même, sa mortelle ennemie.

Vers i. Par vous-même en ce trouble il pense réussir! Réussir en un trouble!

\ ers •")• 11 le pense, seigneur, et ce brutal espère

Mieux qu'il ne trouve un fils que je découvre un frère.

Il faut qu'en effet il soit non-seulement brutal, niais abruti. pour avoir remis ses intérêts entre les mains de Pulchérie.

Vers T. Comme si j'étois fille à ne lui rien celer...

Tout cela est écrit du style de la comédie, et c'est dans un moment qui devrait être très-tragique.

Vers 8. De tout ce que le sang pourrait me révéler.

Unsang révèle est une expression bien impropre, bien obscure, bien irrégulière. Les plus beaux sentiments révolteraient avec un si mauvais style.

Vers i). Puisse-t-il, par un trait de lumière fidde.

Vous le mieux révéler qu'il ne vous le révèle!

Voilà trois révèle. Jl faut éviter les répétitions, à moins qu'elles

ne donnent une grande force an discours; et qu'il ne me le l'ait un son désagréable.

Vers 13. Ah! prince, il ne faut point d'assurance plus claire;

Si vous craignez la mort, vous n'êtes point mon frère.

Cela est bien subtil ; ce ne sont [tas là des raisons ; elle se presse trop: elle joue sur le mot de frayeur. Tout ce que disent ici Héraclius el Pulchérie n'ajoute rien à l'intrigue, ne conduit en rien au dénoûment. Assurance plus claire n'est ni un mot noble, ni le mot propre; on a une ferme assurance, une preuve claire.

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