Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous qui savez ce secret, enseignez-nous comme il faut s’y prendre.


307. — Á M. DE MONCRIF[1].

On a imprimé malgré moi le Temple du Goût ; on vient de m’en apporter quelques exemplaires. Je vous en envoie un, mon aimable Diogène [2]. Comme cela paraît sans mon consentement, il serait ridicule que j’en fisse les honneurs, et que je prisse la liberté d’en présenter à monseigneur le comte de Clermont. Je vous prie seulement d’avoir la bonté de lui lire, dans l’occasion, le petit trait qui le regarde. Je ne vais jamais lui faire ma cour, parce que je soupçonne qu’il se couche quand je me lève. Adieu ; je vous embrasse de tout mon cœur.


308. — Á M. DE MONCRIF[3].

D’un prince aimable aimable secrétaire,
Vous qui savez parler, écrire et plaire,

tâchez de venir demain à notre grand dimanche[4], et que le protecteur des arts, et des muses, et des plaisirs, honore cette orgie de sa présence. De plus, nous avons élu M. le comte de Lassay à la place de M. de Morville. Il faudrait qu’il vînt prendre séance demain, et que Son Altesse royale l’amenât. Voilà la négociation qu’on vous propose. Il s’agit que Son Altesse le mande à M. de Lassay. Mais surtout, venez : car vous êtes désiré comme votre prince.


309. — Á M. DE CIDEVILLE.
Ce dimanche, 4 janvier 1733.

Ma santé est pire que jamais. J’ai peur d’être réduit, ce qui serait pour moi une disgrâce horrible, à ne plus travailler. Je suis dans un état qui me permet à peine d’écrire une lettre. Les vôtres m’ont charmé, mon cher Cideville ; elles font toujours ma consolation quand je souffre, et augmentent mes plaisirs quand j’en ai. Je n’écrirai point cette fois-ci à notre aimable Formont, par la raison que je n’en ai pas la force. Je lui aurais déjà envoyé les Lettres anglaises ; mais voici ce qui me tient : M. l’abbé de

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Il venait de composer un dialogue intitulé le Diogène moderne.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. Jour de Mme de Fontaine-Martel.