ble par ces paroles que Newton n’aurait fait autre chose que de pousser plus loin qu’un autre ces recherches triviales sur les lois du mouvement ; comme, par exemple, que la quantité de mouvement est le produit de la masse par la vitesse, etc. Ce n’est point du tout cela, encore une fois, dont il s’agit : c’est du pouvoir des forces centripètes, qui font que le soleil, par exemple, étant dans l’un des foyers d’une ellipse, le corps placé dans la circonférence de cette ellipse doit nécessairement parcourir des espaces égaux, en temps égaux, et que la force centripète augmente à mesure que le corps approche de celui des foyers de l’ellipse où est le soleil. Encore une fois, sans vous répéter ici toutes ces combinaisons, les forces centripètes, l’attraction, la gravitation, sont une nouvelle loi de la nature aussi certaine et aussi inconnue que la vie des animaux et la végétation des plantes, le mouvement, et l’électricité.
Vous parlez ensuite de M. Newton ainsi : « Ce sage observateur déclare nettement (section II, p. 172) qu’en regardant tous les corps comme des espèces d’aimants, il s’en tient aux mouvements apparents, de quelque cause qu’ils viennent, et sans toucher aux systèmes différents qui les rapportent à quelque impulsion, à l’action de la matière subtile ou éthérée. »
Je n’ai pas ici l’ouvrage dont vous citez cette page 172 ; mais, sans avoir sous mes yeux cet ouvrage, je sais fort bien que M. Newton, en vingt endroits, réclame contre l’injustice ridicule et absurde qu’il y aurait à lui reprocher d’admettre les qualités occultes des péripatéticiens. Il a soin de déclarer expressément qu’il ne sait point ce que c’est que cette propriété qu’il appelle du nom de gravitation, de force centripète, d’attraction. Il a hasardé sur cela quelques conjectures très-faibles ; mais enfin il n’est pas moins démontré que cette propriété, inconnue jusqu’à lui, existe réellement : c’est le seul point dont il est ici question. Il y a une propriété dans la matière, laquelle agit sans contact, sans véhicule, à des distances immenses : donc la matière peut avoir d’autres propriétés que celle d’être divisible.
La matière a probablement mille autres facultés que nous ne connaissons pas.
Vous me dites ensuite : La faculté d’attirer et repousser, de peser en poussant, n’enferme que du mouvement, du poids, de la mesure : donc ce sont des propriétés d’un être divisible. Il est vrai que ce sont des propriétés d’un être qui d’ailleurs est divisible ; mais ce n’est pas parce qu’il est divisible qu’il a ces propriétés. La matière est physiquement divisible, c’est-à-dire ses