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qu’il puisse répondre en conformité à ma lettre, que lui fera rendre M. de Montmartel, qui par là connaîtra Bonneval à ne pouvoir s’y méprendre.

À l’égard de Rousseau, est-il possible qu’on puisse encore être la dupe de l’hypocrisie de ce scélérat ? La lettre du sieur Médine, banquier, que je vous envoyai l’année passée, fait bien voir que le monstre mourra dans l’impénitence finale, et, qui pis est, dans le crime de faire de mauvais vers. Avez-vous cette lettre de Médine ? Je vous l’enverrai si elle vous manque. Recommandez-moi bien à M. d’Argenson, et surtout au très-digne philosophe Bayle-des-Alleurs. Il faut absolument que je sache ce que vous me dites en énigme sur le compte de Linant : cela est important, puisqu’il a demeuré dans la maison[1].

Un petit mot touchant les Épîtres.


945. — À M. PARIS DE MONTMARTEL[2].
À Cirey, ce 22 octobre.

Je suis obligé, monsieur, d’avoir l’honneur de vous instruire que vous avez chez vous un homme de lettres nommé de Bonneval qui, ayant imprimé, il y a quelque temps, un libelle contre moi[3], a dit pour excuse qu’il n’avait fait ce libelle qu’à la sollicitation de madame votre femme. Je suis bien loin de croire cette infâme calomnie ; mais comme il est bon que tout homme qui est à la tête d’une famille et d’une maison considérable connaisse ses domestiques, je fais avec vous, en cette occasion, ce que je voudrais qu’on fît avec moi.

J’insère dans ce paquet une lettre ouverte au sieur Latour, fameux peintre en pastel ; c’est un de ceux de qui je tiens ce que j’ai l’honneur de vous mander. Vous pouvez, monsieur, lui faire remettre ce billet et demander la réponse. Vous jugerez de la vérité de ce que je vous écris, et vous connaîtrez l’homme en question. Ma principale intention est de vous donner, en cette occasion, une marque de mon véritable attachement. Un aussi honnêle homme que vous mérite de n’avoir auprès de lui que des personnes qui lui ressemblent.

J’ai l’honneur d’être, avec le plus parfait dévouement, etc.

  1. À Cirey.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Lettre de M. de B. sur la critique des Lettres philosophiques de M. de Voltaire.