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Mon cher Voltaire, ne vous refusez pas plus longtemps à l’empressement que j’ai de vous voir. Faites en ma faveur tout ce que vous croyez que votre humanité comporte. J’irai à la fin d’août à Wesel, et peut-être plus loin. Promettez-moi de me joindre, car je ne saurais vivre heureux ni mourir tranquille sans vous avoir embrassé. Adieu.

Fédéric.

Mille compliments à la marquise. Je travaille des deux mains : d’un côté, à l’armée ; de l’autre, au peuple et aux beaux-arts.


1291. — À M. VAN DUREN.
À Bruxelles, ce 13 juin.

Je crois que vous trouverez bon, monsieur, que je vous envoie par la poste ce que j’ai déjà fait transcrire de la réfutation du Prince de Machiavel. Je pense qu’il est de votre intérêt de l’imprimer sans délai. Je vous conseille de tirer les deux douzaines d’exemplaires que vous devez envoyer en Allemagne sur le plus beau papier, avec la plus grande marge ; et, pour ne vous pas laisser dans l’incertitude, sachez que c’est à[1] · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · qu’il faut adresser le paquet, en main propre. Cela vous vaudra probablement, outre un présent, l’honneur · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · Ne manquez donc pas de préparer le plus beau maroquin pour la reliure, à laquelle vous mettrez ses armes.

Ne perdez pas un moment pour cette édition ; le reste suivra immédiatement. Imprimez à côté le texte de la traduction du Prince de Machiavel, par Amelot de La Houssaie, et les mêmes titres courants des chapitres. Cependant, monsieur, faites-moi tenir un exemplaire de cette traduction, afin que je me règle sur elle pour composer la Préface[2], dont on m’a fait l’honneur de me charger.

Je vous prie de joindre dix exemplaires de mes Œuvres in-octavo à cette traduction de Machiavel, et de me les envoyer par la barque, à mon adresse.

J’ai lu avec plaisir le premier tome de l’Histoire de Louis XIV.

  1. Van Duren laissa plusieurs mots en blanc dans cette lettre, où Voltaire dut alors désigner Frédéric, sinon comme auteur, du moins comme protecteur de la réfutation du Prince. (Cl.)
  2. Selon Van Duren, Voltaire la lui envoya le 24 août suivant ; elle est dans les Mélanges, tome XXIII, page 147.