à Thieriot cent louis qu’il me devait, j’aurai la mauvaise grâce de vous presser sur quinze louis que j’avais oubliés. J’aime mieux vos vers que votre argent, et j’attends avec bien plus d’impatience le recueil de vos ouvrages que les guinées dont vous me parlez. Je voudrais que le tourbillon de Paris pût me laisser assez de liberté pour aller philosopher avec vous dans votre retraite[1], et y jouir des charmes de votre amitié et de ceux de votre conversation ; mais, quand vous viendrez à Paris, n’oubliez pas de faire avertir votre ancien ami, et comptez que vous le trouverez toujours comme vous l’avez laissé, attaché à votre gloire et à votre personne. C’est avec ces sentiments que je serai toute ma vie, etc.
M. de Schmettau[2] vient de me montrer un petit imprimé intitulé Lettre d’un ami à votre ennemi Bartenstein. Il a grande raison de vouloir que cet écrit soit rendu public. Je soupçonne M. Spon, ministre de l’empereur auprès du roi de Prusse, d’en être l’auteur ; mais de quelque main qu’il parte, je vais le faire imprimer sur la parole que M. de Schmettau m’a donnée que vous le trouverez bon, et sur la confiance que j’ai, en le lisant, qu’il fera un très-bon effet.
Si vous pouviez me faire envoyer la Déduction en faveur des droits de l’empereur à la succession des États héréditaires, je serais plus en état de travailler aux choses auxquelles vous permettez que je m’emploie.
Adieu, monseigneur ; tôt ou tard on aura la paix, et votre ministère sera probablement bien glorieux. Vous savez si je m’y intéresse.
Vous m’avez permis, monsieur, de vous importuner encore, après votre retour de la campagne. Je suis honnête en robe, mais je manque totalement