Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/368

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On en fera demain une quatrième édition. J’ai rendu justice ; et on a pour moi, cette fois-ci, quelque indulgence.

Je vous remercie des faveurs du saint-père ; je me flatte qu’il n’y aura pas là-bas conflit de ministère ; s’il y en avait, je demeurerais entre deux médailles le cul à terre. Le fait est qu’à Rome, comme ailleurs, on est jaloux de sa besace.

Je me recommande à Dieu et à vous, et j’attendrai les bénédictions paternelles sans me remuer.

Le roi est-il content de ma petite drôlerie ?

Je suis à vos ordres à jamais.

P. S. Autre paquet de Bataille de Fontenoy. Permettez, monseigneur, que tout cela soit sous vos auspices, et que j’aie encore l’honneur d’en envoyer beaucoup, par votre protection, dans les pays étrangers ce sont des réponses aux gazetiers et aux journalistes de Hollande.


1729. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
À Paris, le 29 mai.

Malgré l’envie, ceci a du débit. Seriez-vous mal reçu, monseigneur, à dire au roi qu’en dix jours de temps il y a eu cinq éditions de sa gloire ? N’oubliez pas, je vous en prie, cette petite manœuvre de cour.

Je croyais monsieur votre fils à Paris ; point du tout, il instrumente avec vous. A-t-il vu la bataille ? Il se serait mis, avec son cousin[1], à la tête des moutons de Berry. Je le supplie de lire cette cinquième édition, la plus correcte de toutes, la plus ample, et la plus honnête. J’en envoie de cette fournée à je ne sais combien de têtes couronnées. Vous permettez bien, suivant votre bénignité ordinaire, que j’en mette quelques-unes sous votre couvert, aux Valori, aux Aunillon, aux La Ville, à tous ceux qui auraient été honnis en pays étranger si nous avions été battus.

J’en envoie à M. l’abbé de Canillac, et je le remercie de ses bontés, que je vous dois. Mais j’ai bien peur que M. l’abbé de

  1. Marc-René de Voyer, fils du comte d’Argenson. Né en 1722, il était mestre de camp du régiment de Berry en 1745. Voltaire le cite dans le Poëme de Fontenoy, vers 197 et suivants. La Correspondance contient quelques lettres qui lui sont adressées.