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1733. — À M. DE CIDEVILLE.
Jeudi après minuit, 3 juin[1].

Mon cher ami, j’apprends, en arrivant, que votre amitié vous a conduit ici pour avertir Mme du Châtelet des belles critiques que l’on fait.

Quant au maréchal de Saxe, voici ce qu’il écrit à Mme du Châtelet « Le roi en a été très-content, et même il m’a dit que l’ouvrage n’était pas susceptible de critique. »

Vous sentez bien qu’après cela je dois penser que le roi est le meilleur et le plus grand connaisseur de son royaume.


1734. — À M. LE COMTE ALGAROTTI[2],
à berlin.
Parigi, 4 giugno.

Mi lusingava, caro mio ed illustrissimo amico, d’aver ricuperata la mia sanità, e già ero tutto apparecchiato a seguire il mio rè in Fiandra. Forse avrei avuto, o almen creduto avere la forza di fare un più gran viaggio, e di vedervi ancora una volta nella corte dell’Augusto moderno, ed avrei detto


Quivi il famoso Egon di lauro adorno
Vidi poi d’ostro, e di virtù pur sempre ;
Sicchè Febo sembrava ; ond’io devoto
Al suo nome sacrai la cetra e’l core.

Ma sono ricaduto, e cosi trapasso la mia misera vita tra alcuni raggi di sanità, e più notti di dolori e di svogliatezza. Vivete pur felice voi, a cui la natura diede cio che aveva concesso a Tibullo :


Gratia, fama, valetudo contingit abunde.

(Hor., lib. I, ep. iv, v. 10.)
  1. M. Clogenson, qui a vu l’autographe de cette lettre, dit qu’elle porte la date du 3 mai. Mais il est évident qu’au lieu de mai il faut juin, puisque le Poëme de Fontenoy ne peut être que postérieur à la bataille, qui est du 11 mai. D’ailleurs, en 1745, le 3 mai était un lundi ; le 3 juin, un jeudi. (B.)

    — Les éditeurs de Kehl et tous les autres, jusqu’à M. Clogenson, avaient placé cette lettre au 30 mai. Aux trois alinéas ils en avaient ajouté un quatrième, qui est réellement du 30 mai, et dont Beuchot a fait le second alinéa de la lettre 1730.

  2. Algarotti, créé comte par le roi de Prusse en 1741, fut, en 1745, nommé par Frédéric-Auguste II, roi de Pologne, électeur de Saxe, son conseiller intime de guerre. (B.)