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del mio libretto a monsignor Rinuccini[1], ed un altro al signor Cocchi, la stima di cui ho sempre ambito, ed a cui resterô sempre obbligato. Prego Iddio che i vostri occhi siano intieramente risanati, e cosi buoni come sono quelli dell’ anima vostra.

Le bacio di cuore le mani ; e sono con ogni maggiore ossequio[2], etc.

Voltaire.

1759. — À M. LE PRÉSIDENT HÉNAULT.
Août.

Vous devez avoir reçu, monsieur, les prémices de l’édition du Louvre[3], telles que vous les voulez, simples et sans reliure : voilà comme il vous les faut pour Plombières ; mais le roi en a fait relier un exemplaire pour votre bibliothèque de Paris, que je compte bien avoir l’honneur de vous présenter à votre retour.

Je vous ai fait une infidélité, en fait de livres. Je parlais, il y a quelques jours, à Mme de Pompadour, de votre charmant, de votre immortel Abrégé de l’Histoire de France ; elle a plus lu à son âge qu’aucune vieille dame du pays où elle va régner, et où il est bien à désirer qu’elle règne. Elle avait lu presque tous les bons livres, hors le vôtre ; elle craignait d’être obligée de l’apprendre par cœur. Je lui dis qu’elle en retiendrait bien des choses sans efforts, et surtout les caractères des rois, des ministres, et des siècles ; qu’un coup d’œil lui rappellerait tout ce qu’elle

  1. Secrétaire d’État de Florence ; voyez, tome VIII, page 29, la lettre que lui adressa Antoine Cocchi.
  2. Traduction : Seigneur très-illustre et patron très-respectable, très-vénérable, quand on a joui de l’honneur de votre conversation, on n’en perd plus la mémoire. Je me vante d’être un de ceux qui ont ressenti cet honneur avec la plus singulière estime et avec les sentiments du plus tendre respect. Je me flatte qu’elle daignera recevoir avec sa bonté accoutumée l’hommage que je lui fais d’un petit livre que le roi très-chrétien a fait imprimer dans son palais. Bien qu’elle soit sous la souveraineté d’un prince qui n’est pas encore notre ami, tous les lettrés, tous les amis de la vertu sont d’un même pays.

    Et vraiment, l’Italie est ma patrie, puisque les Italiens, mais particulièrement les Florentins, furent les instituteurs des autres nations en tout genre de vertu et de science. Leur estime sera toujours la plus glorieuse récompense de tous mes travaux. Stimulé par de tels motifs, je la supplie de prendre la peine d’envoyer un exemplaire de mon opuscule à Mgr Rinuccini, et un autre à M. Cocchi, dont j’ai toujours ambitionné l’estime et à qui je resterai toujours obligé. Je prie Dieu que vos yeux soient entièrement guéris et aussi bons que ceux de votre âme.

    Je lui baise de cœur les mains, et suis avec le plus profond respect, etc.

  3. Du Poëme de Fontenoy.