Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/398

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pour en venir aux campagnes du roi[1]. Le tout pourra vous amuser à Fontainebleau.

Je vais quitter les traités[2] d’Hanovre et de Séville, pour la capitulation[3] de Tournai. Les Hollandais deviennent des Carthaginois ; fides punica. Je tâcherai de remplir vos intentions, en suivant votre esprit, et en transcrivant vos paroles, qu’il faut appuyer des belles figures de rhétorique appelées ratio ultima regum. C’est à M. le maréchal de Saxe à donner du poids à l’abbé de La Ville.

Vous aurez, monseigneur, votre amplification au moment que vous la voudrez. Mille tendres respects.

P. S. Mme  de Colorini (c’est, je crois, son nom), la gouvernante des pauvres princesses de Bavière, attend de vous certaine ordonnance. Je crois qu’elle m’a dit que vous deviez la remettre à Mme  du Châtelet. Elle est venue au chevet de mon lit pour cela, et se mettrait, je crois, dans le vôtre, si elle osait.

Adieu, monseigneur heureux les gens qui vous voient !


1762. — À M. DE RICHELIEU[4].

Le malingre Voltaire ne put hier faire sa cour à son héros ; il souffre et il l’adore.

Il supplie très-humblement monseigneur le duc de vouloir bien faire parvenir au premier président de Nîmes le mémoire ci-joint, avec un petit mot de réflexion de sa part. Il ne s’agit que de recommander audit président d’examiner le mémoire, et, s’il le trouve juste, d’empêcher un procès mal fondé et très-indécent que son secrétaire veut intenter, se flattant de la protection de son maître.

Voilà pour le commandant du Languedoc.

Voici pour le premier gentilhomme

Je vous prie d’ordonner qu’on joue Zulime et l’Indiscret à Fontainebleau avec mes autres pièces. Je ne veux paraître que sous vos auspices.

  1. Il s’agit de l’ouvrage dont Voltaire a déjà parlé dans la lettre 1755.
  2. Le premier de ces traités fut conclu en 1725, le second en 1729.
  3. Voyez, tome XXIII, page 199, les Représentations aux États-Généraux de Hollande.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.