Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/440

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infastidirla con una longa tediosa lettera ; ma le saro eternamente obbligato. In tanto m’inchinando le con ogni maggiore ossequio, mi protesto di Sua Altezza umilissimo e devotissimo servitore[1].


1806. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Le 15 avril.

Je suis bien malade, mais vous me rendez la santé, et vous l’allez rendre à la patrie. Je viens de lire votre préambule ; il n’y a que des points et des virgules à y mettre. Je vous le renverrai, ou vous le rapporterai. Je vous garderai le plus profond secret, et la France vous gardera longtemps, monseigneur, la plus profonde reconnaissance. Je me flatte que votre petit préambule en fera faire bientôt un autre plus général, et que les Hollandais ne feront pas comme le roi de Sardaigne.

Ah ! que la sentence de Comines, qui est dans votre portefeuille, vous sied bien ! En vérité, vous êtes un homme adorable. Vous allez dormir avec des feuilles d’olive sous votre chevet.


1807. — ROI AU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[2].
Ce 26 avril 1746.

Au retour de la campagne, où j’étais allé ensevelir mon chagrin sur la mort de ma sœur, j’ai appris que ma réputation était violemment attaquée par le sieur Voltaire. Je ne puis en douter par les lettres qu’il a écrites à des académiciens. S’ils me les eussent confiées, j’aurais en justice réglée la voie ouverte pour le forcer à prouver ou à se rétracter. Il ne me reste de recours que votre seule autorité et les perquisitions. L’ouvrage que m’impute mon accusateur est imprimé, je n’ai jamais rien

  1. Traduction : Qu’il soit permis à un ancien serviteur de toute sa famille, particulièrement honoré de l’amitié du prince de Beauvau, son fils très-estimé, d’envoyer à Votre Altesse ce petit Essai. C’est un hommage que je rends à la langue italienne et que je prends la liberté de placer sous son patronage. Si elle daignait le présenter à l’Académie della Crusca et à celles qui sont dans son gouvernement, je serais trop heureux. J’ai déjà l’honneur d’être membre de l’Institut de Bologne ; mais, favorisé par Votre Altesse, je pourrai peut-être espérer à d’autres honneurs, qui me rendront, bien qu’éloigné, un de ses sujets. Je ne veux point la fatiguer d’une longue lettre, mais je lui serai éternellement obligé. Aussi m’inclinant avec le plus profond respect, je suis de Son Altesse le très-humble et très-dévoué serviteur.
  2. Voltaire à la cour, par Desnoiresterres, page 59. L’autographe était dans la collection de M. Dubrunfaut.