Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/454

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que le roi de France avait poussé ce grand ouvrage jusqu’à signer avec le roi de Sardaigne un traité qui devait contenter plus d’une partie intéressée, et produire sûrement le bien général. Dieu n’a pas permis que des intentions si nobles et une politique si admirable aient eu leur effet ; mais il est bien difficile qu’à la fin elles ne réussissent pas car j’ose dire qu’un roi puissant et bien servi, qui désire réellement la paix, ne peut longtemps la désirer en vain. Il serait bien étrange que le roi très-chrétien la proposât dans Anvers, à la tête de plus de cent mille hommes, et ne l’obtint pas. Mais alors qui devrions-nous bénir, qui devrions-nous condamner ? À qui imputer le malheur de l’Europe, et sur qui en tomberont les calamités ? etc.

Au reste, monsieur, soyez persuadé que ce sont les ennemis de cette paix qui font courir tous les petits bruits dont vous me parlez, qui accréditent des rumeurs ridicules, et qui chargent un ministère si bien intentionné de leurs propres discours et de leurs expressions basses et indécentes. Nous recevons ici toutes ces petites calomnies avec le mépris qu’elles méritent.


1828. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON[1].
À Paris, samedi 10 juin.

Je vous ai envoyé ce matin le petit billet ; je voulais avoir l’honneur de vous voir. Vous ne me faites rien dire. Sachez que j’ai dit à Mme de Pompadour que vous pourriez bien la venir voir aujourd’hui. Voulez-vous que j’aie l’honneur de vous y accompagner ? Je vous dirais en chemin bien des choses ; mais vous en avez trop à faire. Comptez que personne ne vous est plus solidement attaché que Mme du C. et V.

La paix, monseigneur, la paix, et vous êtes un grand homme, même parmi les sots.


1829. — À M. LE PRINCE DE CRAON[2].
Giugno.

Un cittadino avanzato al titolo di conte dell’impero non sene tiene tanto onorato quanto io lo sono dalla mia aggregazione

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Marc de Beauvau-Craon, prince du Saint-Empire, né le 29 avril 1679, mort en 1754. Il était alors président du conseil de régence, à Florence, et grand écuyer du grand-duc de Toscane. Le treizième de ses vingt enfants fut M. Fr.— Cath. de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers, mère du chevalier de Boufflers.