Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/104

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contre la géographie des Grecs, et des œuvres de La Grange[1], pour ne pas me rencontrer avec lui. Si M. Lambert peut me trouver ces livres, et y joindre la Poétique d’Aristote, je lui serai très-obligé. Il me faudrait ces livres pour vendredi matin au plus tard. Je le prie instamment de me faire cette amitié.


2051. — À MADAME DE GRAFFIGNY[2].

Si j’avais un moment à moi, madame, je viendrais chez vous vous remercier de vos bontés, et vous prendre pour vous mener où vous savez. Je vous avertis que l’on commence de très-bonne heure, que ce n’est point une répétition, que c’est un arrangement de positions et de mines ; que vous n’aurez aucun plaisir. Cependant si vous voulez geler et vous ennuyer, vous êtes bien la maîtresse.

Je serai charmé de vous revoir, et de réparer tant de temps que j’ai perdu sans vous faire ma cour. V.


2052. — À MADAME DE GRAFFIGNY.

M. de Voltaire fait mille tendres compliments à Mme  de Graffigny. Il n’a pu venir, hier, à l’hôtel de Richelieu. Il est malade, et craint bien de ne pouvoir venir aujourd’hui.


2053. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Berlin, 11 janvier 1750.

J’ai vu le roman de Nanine,
Élégamment dialogué,
Par hasard, je crois, relégué
Sur la scène aimable et badine
Où triomphèrent les écrits
De l’inimitable Molière.

Si sa muse fut la première,
Sur le théâtre de Paris,
Qui donna des grâces aux ris.
Gare qu’elle soit la dernière.

  1. La Grange-Chancel a fait une tragédie intitulée Oreste et Pylade, représentée en 1697.
  2. Françoise d’Issembourg d’Happoncourt de Graffigny, auteur des Lettres péruviennes et de Cénie, née à Nancy en 1694, morte à Paris le 18 décembre 1758 ; voyez tome XXXV, page 112.