Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/187

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m’en rendrai digne par ma discrétion, et par la vérité avec laquelle je vous parlerai.

Je suis, avec beaucoup de respect, monseigneur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Voltaire,
chambellan du roi de Prusse.

2126. À M. G.-C. WALTHER.
septembre 1750.

Je vous adresse, mon cher Walther, un exemplaire de votre édition que j’ai enfin trouvé le temps de corriger. J’y joins des pièces nouvelles qui ont été imprimées à Paris depuis la publication de votre dernier volume.

Vous trouverez marquées, avec des papiers blancs, toutes les fautes d’impression. J’ai fait refaire de nouvelles feuilles à quelques endroits qui étaient imprimés sur des copies trop défectueuses ; j’ai ajouté deux feuillets au commencement du troisième tome ; j’ai inséré deux feuilles entières au tome second ; il y a un nouveau feuillet pour le tome troisième, page 224 ; un autre nouveau feuillet, page 137 ; beaucoup de pages presque entières corrigées à la main, beaucoup de passages rétablis.

Je vous envoie trois exemplaires de ces feuilles nouvelles que j’ai fait imprimer ici, et que j’ai insérées dans votre exemplaire. Je vous prie de vouloir bien faire relier trois exemplaires complets avec ces additions, et conformément à celui dont vous resterez en possession, et qui vous servira de modèle. Vous me tiendrez ces trois exemplaires prêts, et vous me les enverrez à la fin d’octobre à Berlin, par les chariots de poste.

À l’égard de l’exemplaire corrigé qui doit vous rester, et qui sera votre modèle, voici ce que vous pourriez faire. Je vous conseillerais de réformer toute votre édition sur ce plan autant que vous le pourrez, d’y ajouter un nouveau titre qui annoncerait une édition nouvelle plus complète et très-corrigée. J’y ferais une nouvelle épître dédicatoire à madame la princesse royale, et une nouvelle préface. Je serais alors autorisé, par les soins que vous auriez pris, à vous soutenir contre les libraires de Hollande, et à faire valoir votre ouvrage ; je le ferais annoncer dans les gazettes comme le seul qui contient mes œuvres véritables. Je vous exhorte à prendre ce parti. Je crois que c’est le seul moyen de faire tomber les éditions de Hollande, et de décrier ces corsaires. Je ne peux vous dissimuler que votre édition est décriée