baron de Marschall. Il lui renvoie l’Histoire de Reboulet[1] et la Vie des Peintres[2]. Il le supplie de lui faire savoir quels livres il a encore à lui. Il n’ose présenter ses respects à madame la baronne, qu’il n’a pas encore eu l’honneur de saluer ; mais il trouvera bon qu’il y ait ici les plus tendres compliments pour M. de …
J’ai voulu prier MM. le président de Jariges et conseiller intime Leuper de mettre à exécution le reste du jugement dans l’affaire Voltaire : car je me trouve très-indisposé, et je pense beaucoup mieux employer mon temps. M. de Voltaire a présenté un mémoire désespéré (desperates) portant :
« Je jure que ce qui m’a été imposé dans la sentence est vrai, et je prie
maintenant de faire estimer les bijoux. »
J’ai renvoyé le mémoire afin qu’il le fasse signer par un avocat.
Mon cher ami, je reçois votre consolante lettre ; n’en soyez point en peine, je vous garde toutes celles que vous m’avez écrites. Nous avons bu à votre santé avec MM. de Cagnoni et Bodiani, quoique je ne boive guère : car, en vérité, mon état est bien éloigné des plaisirs. Il est vrai que le juif, ayant demandé à faire serment sur des points contestés, a été déclaré, par la sentence, personnellement indigne de faire serment, et que l’affirmation m’a été adjugée : ainsi tout est absolument pour moi dans l’arrêt, sans en excepter la moindre clause. Le juif est assez fou pour en appeler ; il est bien cruellement et bien mal conseillé. J’ai écrit au roi comme je vous l’ai dit : c’était la lettre d’un malade qui n’envisageait que la vérité, mon attachement pour lui, et la mort qui finit tout. Vale.