Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/453

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Io applaudo da lontano, sempre ammalato, sempre stimolato dal desidorio di riverirla, e ritenuto appresso d’un re eretico, ma pure amabile, colle catene dell’ ozio, della libertà e del piacere, che sono di rado regie catene.

Vorrei cantar le laudi di Vostra Eminenza ; ma chi pure sempre


Colla febbre guarisce, e con Galeno,
Vien rauco, e perde il canto e la favella
.


Ma non ne sono meno ammiratore di Vostra Eminenza[1]. Servo umilissimo,


Voltaire.

2392. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Potsdam, le 11 juillet.

Mon cher ange, nous autres bons chrétiens nous pouvons très-bien supposer un crime à Mahomet ; mais le parterre n’aime pas trop qu’une tragédie finisse par un miracle du faubourg Saint-Médard. Amélie finit plus heureusement ; et, quoique cette pièce ne soit pas de la force de Mahomet, elle peut avoir un beaucoup plus grand succès, parce qu’il n’y est question que d’amour. Il y a des ouvrages dont la faiblesse a fait la fortune, témoin Inès. Il ne suffit pas de bien faire, il faut faire au goût du public. Il est indubitable que Lekain doit jouer le duc de Foix, et Mlle  Clairon, Amélie : sans cela, point de salut. Je n’ai jamais compris qu’il y eût de la difficulté dans l’annonce de cette pièce. Il me semble qu’on pourrait la donner sans bruit et sans scandale, pendant le voyage de Fontainebleau, en ameutant ce qu’on appelle la petite troupe, qui est plutôt la bonne troupe ; en ne son-

  1. Traduction : J’ai reçu de nouveaux gages de la bienveillance de Votre Éminence, et je lui en rends les plus vives actions de grâce. Je la vois toujours attentive à répandre ses bienfaits sur l’Église et sur les lettres : ses leçons instruisent le monde autant que ses exemples l’animent. Des religieuses reçoivent en présent des marquisats et des duchés ; un temple catholique élevé au milieu de l’erreur, de l’argent et des statues.

    Je l’admire de loin, toujours infirme, toujours aiguillonné par le désir de lui présenter mes respects, mais attaché par les chaînes du repos, de la liberté et des plaisirs, par ces chaînes que les princes font si rarement porter, auprès d’un prince très-aimable quoique hérétique. Je souhaiterais chanter les louanges de Votre Éminence ; mais,

    Lorsqu’on est livré à la fièvre et à Galien,
    L’on perd le chant, et la voix devient rauque.


    Je ne suis pas moins l’admirateur de Votre Éminence.