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2409. — À M. FORMEY.

M. Mallet[1] demande peu de choses, monsieur ; je ferai tout ce que je pourrai pour lui faire avoir ce très-peu.

L’édition[2] n’est guère bonne ; ce qu’elle contient l’est encore moins, mais le maudit auteur de tant de rapsodies vous est très-attaché. Il vous remercie de la bonté que vous avez de faire des notes, et, dès que les maux dont il est accablé lui permettront de sortir, il ne manquera pas de venir vous remercier. Continuez, je vous prie, vos notes ; c’est une bonne œuvre. Scribe et vale. V.


2410. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Très cher et révérend père en diable, j’avais autrefois un frère[3] janséniste : ses mœurs féroces me dégoûtèrent du parti ; d’ailleurs,


Tros Rutulusve fuat, nullo discrimine habebo.

(Virg.,. Æn., X, v. 108.)

Les jansénistes me pardonneront l’imbécile cardinal de Tournon[4], en faveur du détestable Le Tellier[5].

N’est-il pas vrai que les disputes sur les rites chinois sont à faire mettre aux petites-maisons et les jésuites et les jansénistes ? Cher frère, mon histoire, à commencer au calvinisme[6], est l’histoire des fous.

Bonjour ; je vous salue en Frédéric, et je me recommande à vos prières. Mes respects à la muse marchesa.


2411. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Je ne sais pourquoi, mon cher marquis, les éditeurs mettent parmi les satires ce voyage[7], qui n’est qu’un itinéraire du coche.

  1. Paul-Henri Mallet, né à Genève en 1730, mort en 1807, désirait être admis dans quelque académie ; voyez la lettre 2430.
  2. Des Œuvres de Voltaire, 1752, sept volumes in-12.
  3. Armand Arouet, mort vers la fin de 1745.
  4. Charles-Thomas Maillard de Tournon, né à Turin en 1668, cardinal en 1707, mort à Macao en 1710.
  5. Voyez tome XV, page 53.
  6. Les quatre derniers chapitres du Siècle de Louis XIV traitent du calvinisme, du jansénisme, du quiétisme, des cérémonies chinoises.
  7. Le voyage à Brindes, sujet de la cinquième satire du livre Ier d’Horace. C’est au vers 100 qu’est le Credat Judœus Apella.