Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/496

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Lyon[1], et je vous priais de l’en informer, ne sachant où il est. Puisqu’il veut être d’une académie, à la bonne heure ; j’ai pensé que celle de Lyon serait plus convenable pour lui qu’une autre, attendu le voisinage de Genève, sa patrie.

Je suis fâché pour notre Académie de Berlin que vous vous soyez hâté de juger M. Kœnig, Il paraît que le public lui donne gain de cause ; et, par malbeur, le livre de Maupertuis a été bien mal reçu en France.

Je vous prie de m’envoyer la feuille qui contient la liste des académiciens, afin que je puisse leur envoyer la nouvelle édition que je fais faire du Siècle de Louis XIV ; il y en a sept de très-mauvaises. Je voudrais en donner une bonne avant de mourir, car chacun a sa chimère.

Vous me feriez plaisir de rétablir la lettre que j’écrivis, il y a près d’un an, au cardinal Querini, qu’on a imprimée dans votre journal[2], toute défigurée. Comment peut-on mettre deux fois puni dans deux vers ? comment peut-on mettre :


Puisqu’il est comme eux dans ce monde ?


Cela est barbare. On altère notre style comme nos vins, en Allemagne et en Hollande, et on y donne de l’auvernat pour du bourgogne.

Je vous embrasse de tout mon cœur. V.


2431. — À M. DE LA CONDAMINE.
Potsdam, le 16 septembre.

Mon cher arpenteur du zodiaque, j’ai vu votre aimable Hollandais ; mais je ne l’ai pas encore vu à mon aise : j’étais malade. Le roi de Prusse a fait de Potsdam le séjour de la gloire, et non pas celui de la santé. Maupertuis va mieux[3], et j’empire.

  1. Dans la séance de l’Académie de Lyon, du 22 août 1752. l’abbé Jacques Pernetti (mort en 1777) lut une lettre de Voltaire qui priait l’Académie d’accorder à M. Mallet une place d’académicien honoraire. La nomination de Mallet est du 5 septembre 1752, Mallet fut admis le 7 août 1753, lors de son passage à Lyon. (B.)
  2. Formey avait sans doute imprimé, dans son Abeille du Parnasse (1750-54, dix volumes in-12), l’épître au cardinal Querini, dont il a été question ci-dessus, lettre 2384.
  3. Il avait été assez malade pour que Frédéric fît écrire par d’Argens, le 2 septembre 1752, à d’Alembert, afin de proposer à ce savant la présidence de l’Académie de Berlin.