mes jours où cet hérétique a fini les siens. C’est l’Alsace que j’aime ; c’est vous, c’est Mme Dupont, à qui je présente ici mon respect. Adieu : je chéris votre amitié, et je vivrai et je mourrai pénétré des tendres sentiments d’estime et de reconnaissance qui m’attachent à vous.
Vous savez dès hier, par madame votre bonne nièce, que j’ai dû faire usage ce matin de la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Elle a été lue en conseil, et vous jugez bien que ce que vous demandez n’y a pas souffert de difficulté. Il y a été dit que vous pouvez habiter sur les terres de la république sous le bon plaisir du conseil. Ainsi tout est en règle, et dès que Saint-Jean appartiendra à un maître en état de vous y recevoir, j’espère que vous ne tarderez pas à venir l’habiter.
On a lu une lettre de M. de Voltaire adressée à noble Tronchin par laquelle il prie messieurs de lui permettre d’habiter le territoire de la république, alléguant l’état de sa santé et la nécessité où il est de se rapprocher de son médecin, spectable Tronchin : l’avis a été de permettre audit sieur de Voltaire d’habiter le territoire de la république sous le bon plaisir de la seigneurie.
J’apprends, monseigneur, les nouvelles alarmes que la santé de M. le duc de Fronsac vous a données ; vous sentez combien je les partage. J’ignore encore l’événement de cette funeste maladie contre laquelle il serait si aisé de prendre en France des précautions, comme ailleurs. Je ne peux que trembler et vous le dire. Peut-être êtes-vous auprès de lui. Pourquoi faut-il que ma triste position m’empêche d’être auprès de vous deux ! Voilà de ces occasions où il faudrait que je fusse à Paris. Je crains de vous fatiguer par une longue lettre. Mme Denis et moi, nous vous sup-