dalisées. Dieu le veuille ! Cet ouvrage, quoi qu’il soit, jure bien avec l’état présent de mon ; âme.
Singula de nobis anni prædantur euntes.
Je ne connais plus que la retraite et l’amitié. Que ne puis-je jouir avec vous de l’une et de l’autre ! Je vous embrasse bien tendrement.
Je reçois, monsieur, votre lettre du 16 octobre ; je vous remercie des éclaircissements que vous voulez bien me donner : j’y suis d’autant plus sensible que, n’étant pas connu de vous, je ne devais pas m’attendre à cette attention. J’ai toujours ignoré, monsieur, de qui Jean Néaulme avait acheté les fragments informes d’une prétendue Histoire universelle qu’il a imprimée sous mon nom. Tout ce que je sais, c’est qu’il a fait une très-mauvaise action. Il m’écrivit, pour se disculper, qu’il avait acheté le manuscrit à Bruxelles d’une personne qui appartient à la maison où vous êtes. Il faut bien qu’il m’en ait imposé, puisqu’un nommé Roussel, qui débite en Hollande je ne sais quelle feuille satirique intitulée l’Èpilogueur ou le Glaneur, me proposa dans cette feuille de me vendre le même manuscrit cinquante louis. Il n’y avait pas moyen d’accepter un marché proposé si indécemment, surtout lorsque je savais qu’on avait tiré plusieurs copies de cet ouvrage qu’on voulait me vendre. Il me paraît, monsieur, que vous n’avez d’autre part à cette manœuvre indigne que la honte avec laquelle vous m’en informez aujourd’hui. Vous m’auriez rendu un très-bon service si vous aviez pu m’en avertir plus tôt. Le libraire Néaulme est inexcusable d’avoir donné sous mon nom une rapsodie si informe. J’ai dû m’élever, dans toutes les occasions, contre cet abus de la librairie, pour ma propre justification et