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3084. — À M. LE COMTE DE TRESSAN.
À Monrion, près de Lausanne, le 18 décembre 1755.

Vous devez être fatigué, monsieur, d’éloges et de remerciements ; ayez pourtant la bonté de recevoir les miens. On vous en présentera de plus flatteurs, mais non de plus sincères. M. de Châteauvieux a eu la bonté de me communiquer de votre part votre discours[1], digne en tout du roi et de la cérémonie qui en sont l’objet. Il a suspendu les douleurs que les maladies me font éprouver, mais il augmente celle que je ressentirai toujours de n’avoir pu être témoin de tout ce que le roi de Pologne et vous, monsieur, faites pour la gloire de la Lorraine. Si mon état me laissait assez de force pour venir prendre les eaux de Plombières l’été prochain, je passerais exprès par Toul pour venir vous renouveler l’estime infinie et le tendre attachement que je conserverai toute ma vie pour vous. Pardonnez à un pauvre malade qui ne peut vous écrire de sa main.

J’ai l’honneur d’être avec une reconnaissance inexprimable, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. V.


3085. — À M. GABRIEL CRAMER[2].
À Monrion, 21 décembre.

l’Histoire de la Guerre de 1741[3], mon cher ami, est aussi défigurée, aussi falsifiée, aussi barbarement imprimée que la prétendue Histoire universelle de Jean Néaulme. Je vous envoie la copie de la lettre que j’adresse à l’Académie française ; vous me ferez plaisir de la faire imprimer dans tous les journaux de Hollande.

Cet autre ouvrage, dont vous prétendez qu’on affole, est presque entièrement terminé. Je vais me remettre à l’Histoire générale ; mais il faut auparavant que je remplisse la tâche que les encyclopédistes m’ont donnée. Après cela, je vous donnerai quelques petits chapitres, quelques épiceries pour relever le goût de vos sauces.

  1. Discours prononcé (à Nancy) en présence de Sa Majesté polonaise, Stanislas Ier, dit le Bienfaisant, le 26 novembre 1755, jour de la dédicace de la place et de la statue de Sa Majesté très-chrétienne Louis XV, dit le Bien-Aimé ; 1755, in-4°.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. C’est à tort que les premiers éditeurs ont lu « Trente Ans » au lieu de « 1741 ».